Patricia Humann, coordonnatrice du pôle « Education – Handicap – Petite enfance » a participé à la journée du refus de l’échec scolaire organisée par l’AFEV, consacrée cette année aux inégalités scolaires. A cette occasion, l’AFEV a publié une étude réalisée en partenariat avec l’UNAF par le cabinet Territoire Réflex, intitulée « Pratiques familiales et réussite éducative », faite auprès d’enfants des quartiers en difficulté et d’enfants d’écoles du centre ville.
L’UNAF ne souhaite pas qu’une pression excessive soit exercée sur les familles en matière d’accompagnement scolaire de leurs enfants. Il y a, en effet, des parents qui, du fait d’horaires décalés, de logement exigu, de nombreux enfants, ou de leurs craintes de ne pas être à la hauteur, ne peuvent aider leurs enfants scolairement. C’est pourquoi l’UNAF préconise que les enfants rentrent chez eux « tout travail fait » (leçons apprises et devoirs faits), surtout en primaire.
Cependant le sondage AFEV/UNAF montre qu’il est possible de faire passer des messages simples et concrets aux parents pour qu’ils organisent les conditions minimales de la réussite de leurs enfants :
respecter le sommeil de l’enfant et son besoin de en fonction de son âge (10/11h de sommeil à 7/8 ans) ; cf DVD sommeil
éteindre tous les écrans une heure avant de dormir ;
ne pas mettre la télévision dans la chambre de l’enfant ;
lui donner un petit déjeuner le matin avant de partir à l’école ;
favoriser l’entrée des livres de la littérature jeunesse dans la maison et la lecture de l’enfant.
L’UNAF insiste aussi sur le fait que, si les parents ne peuvent soutenir scolairement leurs enfants, il est cependant toujours possible et réellement nécessaire qu’ils échangent avec eux sur ce qu’ils font à l’école. Si ses parents s’intéressent à ce qu’il fait à l’école, l’enfant a l’impression que c’est important pour eux (et non uniquement ses notes) et sa motivation s’en trouve accrue.
Cette journée a accueilli deux ministres : Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sport.
Par ailleurs, l’expert de l’Ocde, Eric Charbonnier, a apporté des éléments de comparaison internationale essentiels en redisant notamment que ce n’est pas le niveau moyen de l’école française qui pose problème mais bien sa difficulté à faire réussir les enfants des milieux populaires.
Eric Charbonnier a donné en exemple certains pays comme l’Allemagne, le Portugal, ou encore l’Estonie qui ont su investir et s’adapter pour régler ce phénomène. Tous les pays ont par ailleurs remis au centre de leurs préoccupations la formation des enseignants. En France, la formation n’est-elle pas trop académique ? et la pédagogie est-elle suffisamment présente dans cette formation ? En outre, peut-être que certains étudiants auraient les compétences et l’envie d’enseigner en éducation prioritaire sans avoir forcément les compétences académiques demandées aujourd’hui.
Enfin, de nombreuses expériences ont été présentées dont une tout à fait étonnante au vue des résultats obtenus, celle menée par une professeure des écoles, Céline Alvarez dans une classe de maternelle de Gennevilliers, en Zone d’Education Prioritaire, expérience basée sur le développement des compétences cognitives, émotionnelles et sociales par une méthode proche de celle de Mme Montessouri. En prendre connaissance.
@ : phumann@unaf.fr