In ADELS – TERRITOIRES :
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Les conseils régionaux les plus en avance dans l’élaboration de nouveaux indicateurs de bien-être travaillent aujourd’hui à leur diffusion. Échelon intermédiaire de territoire, ils élargissent leurs champs d’actions pour toucher plus largement, au niveau européen, ou plus finement, au niveau communal.
Les conseils régionaux qui se sont lancés depuis quelques années dans des démarches de construction de nouveaux indicateurs essaient aujourd’hui d’encourager leur systématisation auprès des autres régions, avec pour objectif d’en faire des outils de comparaison à cette échelle, mais aussi aux niveaux supra et infrarégionaux. Certaines démarches ont pour vertu de renseigner les situations régionales, sans pour autant avoir été pensées à des fins comparatives : baromètre régional du développement durable (Midi-Pyrénées), tableau de bord du développement durable (Aquitaine, Bourgogne) ou de l’environnement (Alsace), ou encore des indicateurs régionaux de développement durable (Bourgogne). Le programme Isbet, porté par le réseau Pekea (lire page 32) [1] a calculé un indice de développement humain territorialisé sur l’espace breton à un niveau régional, départemental et cantonal afin d’appréhender les différences qui touchent les territoires dans le domaine de la santé, des inégalités de revenus, de l’éducation, etc. Ces déclinaisons de l’indice de développement humain (IDH) ont été mises au point d’après les travaux d’Aurélien Boutaud, qui a réalisé ce type de calcul pour d’autres régions, parmi lesquelles l’Île-de-France, en partenariat avec l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU-ÎDF). Iuli Nascimento, chargé d’études environnement et responsable du programme indicateurs régionaux de développement durable à l’IAU-ÎDF, indique que « le conseil régional d’Île-de-France a demandé la construction d’indicateurs pour repérer les disparités entre collectivités, mieux répartir ses aides et mieux orienter ses politiques publiques ». En 2006, la mission d’information sur la pauvreté et l’exclusion sociale d’Île-de-France (Mipes) [2] et l’ IAU-ÎDF ont mis au point le calcul d’un IDH alternatif territorialisé. La Mipes a ensuite souhaité aller plus loin, en construisant, avec les ONG et d’autres organismes du secteur social, un indicateur de situation sociale qui agrège une quinzaine d’indicateurs socio-économiques et qui est actualisé tous les ans. Un indicateur composite de vitalité économique a aussi été mis au point par l’IAU-ÎDF. Un indice global de qualité de vie et de bien-être vient d’être finalisé et vise à qualifier l’éco-système d’un territoire donné. Contrairement aux indicateurs renseignant les secteurs économiques et sociaux, il a été conçu pour être un outil de comparaison entre régions, en France voire au niveau européen, et permet aussi de faire des simulations. « Nous souhaitons monter un groupe de travail pour aider les conseils régionaux qui le souhaitent à produire les données qui renseignent ce nouvel indicateur et à l’utiliser », explique Iuli Nascimento.