In Educavox :
Accéder au site source de notre article.
"Les inégalités scolaires qui se sont considérablement accrues dans notre pays malgré la démocratisation quantitative massive que l’école a connue depuis les années 1970/80, sont trop souvent mal comprises et mal traitées par le système. L’analyse des inégalités et les décisions prises par les ministères successifs sont toujours le fait de responsables qui ont réussi et qui ne parviennent pas vraiment à se libérer de leurs certitudes. Ils considèrent que ce qui a « marché » pour eux, hier, et plus souvent avant-hier, doit réussir pour les autres demain et après-demain. Ils tirent généralement la conclusion qu’il faut que l’élève travaille puisqu’ils ont travaillé, qu’il faut renforcer les bases qui sont défaillantes et que l’école aurait négligé de construire, qu’il faut simplifier les contenus des programmes (cf les nouveaux vieux programmes de 2008) pour les rendre plus accessibles aux élèves faibles, qu’il faut des pratiques pédagogiques sommaires voire bêtes pour les enfants considérés comme peu intelligents.
Or, personne ne peut dire vraiment comment il a appris quand, pourquoi, avec qui. On peut penser que l’on a appris à l’école, mais rien n’est moins sûr. Ce qui est par contre certain c’est que l’on a oublié les trois quarts des choses apprises à l’école, que l’on a réappris ailleurs et autrement, et que l’on en a réinvesti bien peu dans la vie."