Les associations sont des acteurs historiques de la politique de la ville. Un nombre important d’entre elles opère dans les quartiers de la géographie prioritaire et s’inscrit dans la stratégie des contrats urbains de cohésion sociale (Cucs). Chaque année, l’Acsé finance ainsi près de 6 500 associations.
Elles portent les projets et actions au bénéfice des habitants des quartiers prioritaires et sont devenues les interlocutrices incontournables des partenaires institutionnels de la politique de la ville.
Un tissu associatif dynamique
Les associations impliquées dans la politique de la ville se renouvellent. Un quart des associations financées par l’Acsé ont été créées depuis 2003, soit une ancienneté proche de l’ensemble des associations françaises . De plus, 20 % des associations financées en 2012 par l’Acsé bénéficiaient cette année-là pour la première fois d’un financement politique de la ville, ce taux atteignant près d’un tiers parmi les associations créées depuis moins de dix ans. Au-delà de ce renouvellement, plusieurs indicateurs témoignent du dynamisme des associations impliquées dans la politique de la ville.
– Les associations sont majoritairement rattachées à un réseau ou à une fédération d’associations (62 % d’entre elles). Il s’agit sans aucun doute d’une de leurs spécificités. L’enquête nationale du CNRS de 2005 estime à seulement 21 % la part de l’ensemble des associations françaises rattachées à un réseau ou à une fédération.
– Un quart des associations déclare avoir été créé par un ou plusieurs habitants des quartiers de la politique de la ville ; un tiers, pour les associations les plus jeunes créées depuis 2003.
– Les présidents des associations occupent ce poste pour un tiers depuis moins de 3 ans et pour près des deux tiers, depuis six ans au plus. À noter qu’un tiers des présidents réside dans un quartier prioritaire(39 % pour les associations les plus récentes).
– Seules 11 % des associations liées à la politique de la ville ne déclarent aucun bénévole pour l’année 2012. Le nombre moyen de bénévoles par association est de 40, contre seulement 16 dans l’ensemble des associations françaises en 2005.
Le poids de l’action sociale et de l’insertion
L’identification des secteurs d’activité investis par les associations liées à la politique de la ville fournit un premier indice de leur diversité ; elle souligne dans le même temps leur spécificité parmi l’ensemble des associations françaises. Les secteurs d’activité investis sont en lien direct avec l’un des objets premiers de la politique de la ville : la revalorisation, grâce à l’action sociale, culturelle et éducative, des quartiers défavorisés. Mais deux groupes se distinguent : invitées à préciser leur secteur d’activité, la moitié des associations désigne l’action sociale, l’insertion professionnelle, l’éducation ou la santé tandis qu’un second groupe, rassemblant près de 40 % des structures, cite les sports, les loisirs ou la culture. La comparaison avec l’ensemble des associations françaises en 2005, souligne la sous-représentation des associations de défense des droits et des causes et, surtout, des associations sportives, récréatives et culturelles parmi les associations liées à la politique de la ville. À l’inverse, les associations d’action sociale, d’insertion professionnelle ou de santé sont fortement surreprésentées. La prédominance du secteur « action sociale, insertion, éducation et santé » explique que seulement 22 % des associations considèrent leur public comme des « habitants » : elles emploient plus volontiers les termes de « bénéficiaires » ou « d’usagers » pour les qualifier