In CNAF :
Accéder au site source de notre article.
Domaine où l’Etat a été pendant longtemps omniprésent, la famille tend à s’autonomiser du joug étatique sous l’effet de la " privatisation des liens familiaux ". Tous les membres de la famille ne sont néanmoins pas logés à la même enseigne : l’enfant est devenu l’objet d’un fort investissement des pouvoirs publics. En effet, il s’agit là de protéger ce futur citoyen, aujourd’hui vulnérable, et de garantir par là même le capital social qu’il représente. « Si la famille est prise en compte dans le souci public de l’enfant, c’est désormais par rapport à l’enfant et à ses propres intérêts ». C’est aujourd’hui par la « parentalité » que la question familiale revient à l’ordre du jour dans les politiques publiques. A l’heure où l’on tend à faire des désordres familiaux un facteur de trouble de l’ordre public, deux types de discours antagonistes s’affrontent en matière de parentalité. D’une part un certain discours politique sécuritaire relatif à la « démission parentale », cause de la délinquance juvénile des « sauvageons », induisant la disqualification des parents ; d’autre part les discours des professionnel(le)s du secteur social et médico-social cherchant à se départir des logiques tutélaires et répressives, et privilégiant un « soutien à la parentalité » prompt à révéler et stimuler les capacités éducatives parentales. Parce que la Protection Maternelle et Infantile vise à accompagner et soutenir les parents, mais également à protéger les enfants en danger ou en risque de l’être, cette politique de prévention de l’Etat social décentralisé, constitue un point d’ancrage particulièrement intéressant pour interroger les ambivalences des interventions sociales en direction des familles.