In Le Blog des Rencontres de l’Observatoire – le 26 novembre 2013 :
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Co-fondateur de l’agence Umaps et du réseau Knowtex, Nicolas Loubet est un animateur de communauté. Twittos hyperactif (déjà 34 000 tweets au compteur), ce passionné d’innovation d’écosystème interroge les proximités entre communautés créatives et réseaux d’éducation populaire.
Peux-tu expliquer ton activité ?
J’interviens avec une bonne dizaine de « postures » professionnelles (formation, gestion de projet, conseil, évangélisation, community management, création d’entreprise, etc.). Cette diversité est consubstantielle de mon état d’esprit : j’agis à l’échelle des écosystèmes. Il me semble donc pertinent de me décrire comme un « innovation ecosystem catalyst ».
Je m’intéresse depuis plus de 10 ans aux organisations sous toutes leurs formes. Je constate que les communautés jouent un rôle crucial dans les écosystèmes d’innovation. Être à leur contact, les supporter, les outiller… c’est leur donner les moyens de grossir, développer des projets de plus en plus « impactants ».
Qu’est-ce que ça évoque le « partage des savoirs » à l’heure du digital ?
Le remix. Au risque de me répéter, j’observe que les communautés (OuiShare, Mozilla, La Paillasse, etc.) sont massivement apprenantes. Ce sont les nouvelles universités à mon sens.
Dans un monde « idéal », comment se partageraient les connaissances scientifiques?
La question est délicate car elle met le « focus » sur les connaissances scientifiques. À mon humble avis, il convient d’abord de s’interroger sur notre rapport aux chercheurs (quel que soit leur spécialité). En la matière, la personne qui a le mieux posé le problème est à ma connaissance Helga Nowotny. Le message qu’elle nous envoie est simple mais dur à appliquer : la recherche doit être co-construite avec tous les amateurs de science.
Les nouvelles pratiques du web, en quoi favorisent-elles la démocratie ?
Question délicate… Il y a la démocratie telle qu’elle s’imagine dans un monde « idéal » et la démocratie telle qu’elle se pratique au quotidien. Cette précision faite, je constate que la dissémination des pratiques numériques (« digital literacy« ) est déjà au coeur des nouvelles stratégies militantes (portées par les syndicats, les think-tanks, les ONG, etc.)
Avant toute chose, une tradition qui a plus de 70 ans d’âge en France. Sur ces questions là, mon « maître à penser » est Alain Berestetsky qui a longtemps dirigé la Fondation 93.
Je trouve que les organisations qui s’en réclament (e.g. Les P’tits Débrouillards) ont des valeurs communes avec les communautés qui portent le logiciel libre et plus largement la digital literacy. L’enjeu de ces prochaines années, c’est de réunir ces acteurs dans un même écosystème.