Un nombre de plus en plus important de travaux montrent que les enfants, filles et garçons, construisent leur identité à partir de modèles inégalitaires les amenant à intérioriser des limitations et des places assignées injustement, en dépit de leurs droits, énoncés dans la convention internationale des Droits de l’Enfant, et des principes et valeurs affichées par notre République.
Chacun, qu’il soit fille ou garçon mérite de développer l’ensemble de ses potentiels sans être bridé par des représentations, préjugés et stéréotypes encore bien difficiles à remettre en question.
Il n’est en effet pas simple de se déprendre des schémas véhiculés par la tradition, mais personne ne peut ignorer aujourd’hui le tableau particulièrement inégalitaire qu’offre à nos yeux la situation. Toutes les études, réalisées dans différentes disciplines et à travers divers cadres théoriques, le confirment et ce, sur bien des plans : les faits sont là. Nous ne pouvons donc pas rester aveugles devant cette situation d’inégalités, où les filles mais aussi les garçons y perdent beaucoup, la question étant de savoir comment inverser la tendance.
Pour transformer des réalités, nous savons que l’essentiel passe par l’éducation et ce, le plus précocement possible.
C’est donc du côté de la petite enfance, pensée comme levier incontournable pour favoriser l’égalité des sexes à laquelle il est légitime d’aspirer, qu’il faut donc de renforcer la réflexion et l’action.
Aussi, l’association Le Furet et le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles du Bas-Rhin (CIDFF 67) ont organisé ensemble, un SÉMINAIRE sur « l’éducation des tout-petits et la place des hommes dans les métiers de la petite enfance ».
Cet ouvrage en est issu, complété par quelques contributions complémentaires. Des chercheurs de la petite enfance de France mais également de Belgique, d’Allemagne et de Suisse ont apporté leurs réflexions sur la question de l’égalité qui est dans leur pays, pour eux aussi, une problématique centrale.
À travers les écrits de Tim Rorhmann (Allemagne), Isabelle Collet et Véronique Leroy (Suisse), ainsi que Jan Peters, Katrien Van Laere, Michel Vandenbroeck et Griet Roets (Belgique), on comprend que l’Europe est également dans cette réflexion avec un regard, bien souvent, plus bienveillant que celui de la France sur ce sujet qui bouscule trop tabous et habitudes.
Joëlle Brauener et Céline Pétrovic, nous invitent quant à elles à revisiter les concepts du genre tandis que Sylvie Cromer nous démontre point par point comment la littérature jeunesse contribue à renforcer les stéréotypes si l’on n’y prend garde. Elsa Dhordain avec Thomas Stephan nous montrent la difficulté, malgré la joie, à travailler en tant qu’homme dans une structure petite enfance. Enfin l’équipe de la crèche de Boudarias, Haude Constantin, David Helbecque et Marie-Françoise Bellamy, réfléchit à comment mettre concrètement en place l’égalité dans une structure petite enfance.
Un livre de réflexion pour des professionnels de la petite enfance, qui s’ouvre
avec les propos d’une pionnière, Elena G. Belotti.
À ne pas manquer !
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