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"A l’occasion de la publication de la nouvelle revue de l’AFAE, intitulée "L’école face au défi de l’inclusion", Yannick Tenne, IA-DSDEN Pas de Calais, coordonnateur de ce numéro, nous accorde un entretien. Il nous explique en quoi le concept d’école inclusive est un enjeu éducatif majeur.
Votre revue sort ces jours-ci : la thématique de l’école inclusive est-elle devenue le grand sujet éducatif du moment, surtout à l’approche des présidentielles ?
L’évolution de la scolarisation des élèves en situation de handicap a certainement permis une avancée culturelle dans le système éducatif. Si l’on veut répondre à la difficulté scolaire avec des publics différents, si l’on veut éviter la discrimination, il faut que l’école arrive à se poser la question d’une intégration dans l’école commune. Il s’agit là d’un enjeu social, mais également politique. L’école s’interroge aujourd’hui fortement sur l’accompagnement des élèves, le suivi, cette aide doit se situer dans la classe, dans l’établissement et non dans des structures extérieures. Comment poursuivre la formation d’une élite– ce que le système éducatif fait très bien– mais comment garantir en même temps une éducation pour tous ? Et surtout faire en sorte que les difficultés scolaires ne deviennent pas exclusion sociale ? Nous sommes dans une période d’interrogation très forte sur ces sujets.
Pourrait-on dire, vu l’importance de cette problématique, que l’inclusion à l’école est la condition sine qua non d’une relance de l’ascenseur social ?
Totalement. C’est un peu la démonstration de la revue. Tous les pays de l’OCDE s’interrogent actuellement sur leur efficacité, et l’interrogation en France porte bien sur l’ascenseur social.
La scolarisation des enfants handicapés a aussi montré que le fait d’être dans une école commune, et non dans une structure spécialisée, permettait d’avoir de meilleurs résultats. Les pays qui ont favorisé cette éducation inclusive, comme par exemple le Canada, ont largement progressé."