Sylvain BOURDON Université de Sherbrooke :
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Alors que l’éducation a longtemps été vue comme le propre de l’enfance, on reconnaît maintenant sa pertinence à toutes les étapes de la vie, du berceau à la tombe, du préscolaire à l’université du troisième âge en passant par la formation en milieu de travail, l’éducation populaire et les multiples entrées et sorties des systèmes scolaires. Les années 1990 ont vu émerger et s’imposer à l’échelle internationale la notion d’éducation tout au long de la vie proposée par la Commission internationale sur l’éducation pour le 21e siècle de l’UNESCO (Delors, 1996). Au Québec, par exemple, la politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue adoptée en 2002 s’inscrit explicitement dans ce courant. Cette perspective situe l’éducation dans une perspective large, participant de lieux et de domaines de vie multiples, en la situant au coeur du développement des personnes et des communautés (Bélisle et Bourdon, 2006).
On constate ainsi que la participation à l’éducation des adultes est en croissance
dans la plupart, sinon dans toutes les sociétés industrialisées. Au Canada, 56% des personnes de 25 ans et plus, soit plus de 11 millions de personnes, ont participé à des formations formelles ou informelles en 2002 (Bélanger, Doray et Lévesque, 2008). En 2003, au Québec, 43% des adultes de 16 ans et plus en discontinuité de scolarisation ont participé à la formation structurée et 91% ont participé à l’apprentissage informel (Bourdon, 2006). Mais l’accès à la formation est toujours influencé par l’origine et la position sociale des adultes.