In Les Cahiers pédagogiques :
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Vous dites de ce rapport « le remède ne correspond pas au diagnostic » : quel est donc le diagnostic ? En quoi le remède ne convient-il pas ? Le rapport du délégué à l’information et à l’orientation (DIO) explique le taux de chômage élevé des jeunes par le faible recours à la formation en alternance : « Peu de jeunes cumulent la poursuite d’études et un emploi, ce qui rend plus difficile qu’ailleurs leur accession au premier emploi, du fait de leur manque d’expérience du monde du travail. » L’un des handicaps de notre système éducatif est d’être « insuffisamment tourné vers le monde des métiers et de l’insertion professionnelle, ce qui traduit la méfiance que ces acteurs nourrissent encore trop souvent à l’égard de l’entreprise. »
Un deuxième constat porte sur l’organisation en France de l’aide à l’orientation, assurée par un nombre considérable d’organismes. Cet ensemble est très complexe, peu compréhensible pour les usagers et pas du tout coordonné ou articulé.
Enfin, un troisième constat porte sur la nécessité d’une pratique de l’orientation-formation-insertion tout au long de la vie. Les évolutions très rapides des technologies et de l’économie imposent des changements professionnels au cours d’une carrière.
Comment un service public d’orientation, qui est un service à la personne et non pas un dispositif d’orientation des personnes, peut-il répondre à un tel diagnostic ? S’occuper de son orientation demande un minimum d’énergie, d’estime de soi et de confiance en l’avenir. Est-ce en voyant un logo sur une porte que le jeune décrocheur aura envie de la franchir pour s’interroger sur son orientation ?
Au fond, il est normal que le remède repose sur la volonté individuelle lorsque le diagnostic identifie les problèmes seulement au niveau des personnes et non au niveau des processus sociaux."