Plus de 40 classes de cours préparatoire de l’académie de Lyon expérimentent cette année des séances d’apprentissage de la lecture par groupes de cinq à six élèves. Les enseignants concernés ont suivi une formation spécifique. En maternelle, les enfants travaillent tous en ateliers.Avec ce projet,nous prolongeons cette habitude au CP ", explique Édouard Gentaz, directeur de recherche au CNRSet chercheur au laboratoire de psychologie et neurocognition de l’université Pierre Mendès-France de Grenoble.Ce projet, c’est celui de grande envergure mené cette année dans des cours préparatoires de l’académie de Lyon. « Plus de 40 classes sont engagées sur les trois départements,Rhône, Loire et Ain ", précise Jean-Paul Vignoud,inspecteur d’académie de la Loire, qui coordonne l’expérimentation. De novembre à mai, en plus de l’apprentissage effectué ensemble en classe, les élèves de ces CP travailleront sur la lecture par petits groupes de cinq à six enfants, à raison de séances d’une demi-heure, au moins quatre fois par semaine. L’intérêt du travail en petits groupes « L’idée est de sortir de la classe frontale, où seuls les cinq premiers comprennent, et de mobiliser l’attention des élèves en difficulté, souligne Édouard Gentaz. Ces enfants vont s’investir dans la tâche et mieux apprendre, c’est tout l’intérét du travail en petits groupes. " Les groupes seront organisés en fonction des compétences des élèves, après un test effectué à la Toussaint. « Ceux qui en ont besoin suivront un ou deux ateliers supplémentaires par semaine ", ajoute le chercheur. Pendant que l’enseignant travaillera avec un groupe, les autres élèves auront des exercices à faire, en autonomie. Les parents concernés seront individuellement informés de l’initiative. Une plateforme sur Internet L’expérimentation sera menée principalement dans des écoles situées en zone d’éducation prioritaire et les classes concernées compteront, en moyenne, 22 élèves. Au maximum, 25. n s’agit pour la quasi-totalité de classes de mono niveau (uniquement CP),afin que les effets du dispositif soient plus faciles à mesurer. « Parallèlement aux 40 classes engagées, 40 autres seront des classes témoins, précise Jean-Paul Vignoud. En début et fin d’année, leurs élèves passeront les mêmes tests que ceux des classes expérimentales. » Le projet a nécessité la création d’outils spécifiques, pour travailler en petits groupes sur le déchiffrement et la compréhension. « C’est passionnant, c’est une manière de lier la théorie et la pratique ", s’enthousiasme Catherine Ravet, enseignante en CP à l’école Paul Frantz de SaintGenis- Laval, dans le Rhône, qui va mener l’expérimentation dans sa classe. Lechoix des maîtres s’est fait majoritairement sur la base du volontariat et les enseignants concernés ont suivi, fin juin, une cession de formation de trois jours. Leurs 18 heures de formation continue au cours de l’année scolaire seront exclusivement consacrées au projet et, pendant toute cette période, ils enrichiront un site Internet qui leur servira/ de plate-forme d’échanges d’outils pédagogiques. « L’an prochain, quand l’expérimentation aura été menée à terme et que les ajustements nécessaires auront été effectués, ce site sera en accès libre pour tous les enseignants," conclut Édouard Gentaz.