In SNUIPP :
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Les directeurs de l’éducation dans les villes, les maires ruraux et le SNUipp, ont lancé ensemble à la rentrée l’enquête « Argent de l’école: en quête d’égalité» . La dernière étude de ce type réalisée par le syndicat révélait en 2002 des écarts de 1 à 10 dans les dotations accordées par les communes. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Les réformes accumulées depuis cinq ans, l’intégration dans les programmes de nouveaux apprentissages, l’accompagnement éducatif ou encore l’évolution des statuts des collectivités ont redessiné la relation des villes à l’école et à leur politique éducative. Cette évolution ne date pas d’hier si l’on se réfère à « La communale » chère à Jules Ferry. Mais quand les compétences dévolues à chacun semblaient bien définies, le curseur entre Etat, commune et citoyens ne cesse de bouger. L’accroissement des inégalités sociales, le chômage endémique ont sans aucun doute renforcé les attentes des familles vis-à-visde l’école. Les communes qui cofinancent le système en subissent aussi l’impact politique. La crise économique qui sévit depuis fin 2008 n’est pas faite pour atténuer les choses. Dans une enquête réalisée sur la période 2001-2008, l’Andev et l’AMF soulignaient que « 97 % des maires considèrent l’éducation comme un axe majeur de leur politique municipale ». Cet « axe majeur » ne constitue pas seulement une réponse à la pression sociale. Il est aussi représentatif de l’attractivité des infrastructures éducatives pour un territoire et de leur rôle structurant de la vie locale. « La ville est éducatrice en elle-même: la planification urbaine, la culture, les centres éducatifs, les sports, les problèmes environnementaux et de santé, économiques et budgétaires, génèrent différents modes d’éducation des citoyens » analyse le Réseau des villes éducatrices.
DES CHOIX NATIONAUX, DES FINANCEMENTS LOCAUX
Mais cela n’explique pas complètement la part grandissante que prennent les budgets communaux dédiés à l’école. L’État fait peser une partie de plus en plus importante de ces choix sur les communes. Par exemple, il a été désireux contre l’avis des organisations syndicales et des maires de mettre en place le service minimum d’accueil. Une mesure assez démagogique puisque ce sont les collectivités qui en supportent le coût malgré la promesse de l’État de compenser. On pourrait multiplier les illustrations, celle de l’informatisation des écoles est très parlante. D’un côté le ministère a intégré dans les programmes l’acquisition du B2i en assurant s’occuper de la formation des maîtres, choses qui tombent sous le sens à l’heure de la société numérique,de l’autre il fait porter une part non négligeable de l’équipement des écoles aux communes. La question éducative est aussi posée aux villes à travers les dispositifs extrascolaires, comme le Contrat éducatif local. Les collectivités ne sont pas réticentes a priori et ont joué le jeu.