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Je reprends volontiers le titre du rapport à l’UNESCO de la commission internationale sur l’éducation pour le 21ème siècle, présidée par Jacques Delors en 1996, « L’éducation, un trésor est caché dedans », pour sortir des ténèbres et de la poussière, ce petit livre de 96 pages du Syndicat National des Instituteurs, publié en 1973 par SUDEL, la Société Universitaire d’Editions et de Librairie, une société d’édition dont tous les anciens militants de l’école publique se souviennent. On me qualifiera sans doute de nostalgique alors que je ne cesse de combattre la tendance au retour à un prétendu âge d’or de l’école, et toutes les régressions constatées depuis 2007, avec les nouveaux vieux programmes de 2008, la disparition de la formation des enseignants et des inspecteurs, le déni systématique de la pédagogie, etc. Peut-être y a-t-il deux formes de nostalgie ? Celle relative à des situations passées balayées par le progrès et celle relative à des projets qui n’ont jamais pu être mis en oeuvre. En matière éducative, on sait que l’on n’évacue pas facilement le passé qui tend souvent à perdurer sous des apparences modernistes qui ne sont que des voiles cachant des conservatismes fondamentaux. Les projets de réforme progressiste, eux, ont souvent été maintenus à l’arrière des arrière-plans par le manque de courage politique, le rejet de la prospective ou l’électoralisme à court terme qui interdit l’audace. C’est ainsi que l’oeuvre de Jean Zay (1936), de Langevin-Wallon (1945), les travaux de l’INRP des années 1970 ont été abandonnés sans véritable débat national sur l’avenir de l’école, et au-delà de l’école, sur l’avenir de l’éducation avec, en perspective, l’avenir de la société. Les tendances technocratiques et les techniques de communication ont souvent tenté de donner l’apparence de la modernité aux mesures prises sans pour autant parvenir à transformer les mensonges et les manipulations en vérités.