In Terra Nova – le 22 mars 2013 :
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130 000 jeunes – un sur six – sortent aujourd’hui de l’Ecole sans diplôme. Seulement un quart des jeunes atteignent ou dépassent le niveau de la licence. Face aux défis posés par le développement de la base productive et de la compétitivité de notre pays, le service public de l’éducation, avec l’appui des entreprises et des
collectivités territoriales, doit pouvoir réduire la proportion de jeunes sortant du système éducatif sans diplôme, et élever le niveau national d’éducation et de formation. La présente note formule seize propositions pour développer le baccalauréat professionnel, refonder la licence professionnelle et le master, réduire les sorties sans diplôme, prendre appui dans cette stratégie sur le territorial.
La concertation sur la « refondation » de l’École,tout autant que les « Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche », se sont déroulées récemment sans que la question de la contribution du service public de l’éducation à la compétitivité de notre pays ait été évoquée, sauf à la marge. De même, les nombreux rapports dévolus à la « bataille de la compétitivité » ne proposent aucune mesure concrète en matière d’éducation et de formation, à l’exception de celle qui consiste à développer l’apprentissage, dont l’apport pose question. Et pourtant, comment pourrait-on gagner cette bataille sans former les hommes et les femmes ayant le bon niveau de compétences nécessaire, sans que pour cela le système éducatif
ait été mobilisé, et sans qu’il puisse davantage s’appuyer sur les collectivités territoriales et les entreprises ?
L’Education nationale est loin d’avoir gagné la bataille de l’égalité. L’ascenseur social est en panne. Il
n’est pas acceptable que plus d’un million de jeunes soient confrontés à la précarité, ou encore que
le quart des actifs de moins de 25 ans soient au chômage. Un plan d’action pour la jeunesse a été annoncé le 21 février par le Président de la République, pour que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’aujourd’hui. L’Ecole doit évidemment y prendre sa part.
Les entreprises constituent des acteurs de la formation. Mais tant dans le domaine de la formation professionnelle initiale – avec en particulier l’apprentissage – que dans celui de la formation continuée, l’entreprise et l’Education nationale tracent chacune leur chemin, en s’ignorant encore trop souvent, de sorte que les résultats sont rarement à la hauteur des moyens qui y sont consacrés. L’École ne réussira pourtant pas à mieux former sans l’appui des entreprises, tout comme les entreprises ne peuvent se passer de l’École. Secteur particulièrement crucial, l’industrie doit réapprendre à aimer l’École de la République, en même temps que la France doit se réconcilier avec son industrie, car elle ne peut faire l’économie d’une base productive.