PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Avec la massification scolaire, l’école est devenue plus démocratique. Mais pas moins inégalitaire. Pour les classes populaires, l’école ne nourrit plus vraiment l’espoir d’ascension sociale. Le désenchantement s’est installé.

Vous affectionnez l’expression « On a changé d’école ». Qu’est-ce qui, selon vous, la justifie ?

François Dubet : Beaucoup de choses ont changé à l’école. La massification scolaire constitue le bouleversement le plus important. Pendant longtemps, on a construit – en France et en Belgique – une école universelle, chargée de former les citoyens, ouverte à tous. Mais, dans le même temps, existait, de toute évidence, deux types d’école : une école du peuple, avec des scolarités courtes, et une école de la bourgeoisie, avec des scolarités longues. Les publics, les enseignements différaient fortement entre ces écoles. En France, ce modèle reposait sur le principe d’« élitisme républicain » : les enfants du peuple, s’ils travaillaient dur, pouvaient se glisser dans les rangs de la bourgeoisie, de l’élite. Ce système a fonctionné jusque dans les années 1960, où l’on avait 12 à 15% d’élèves qui se présentaient au baccalauréat.

 

politique.eu.org/archives/2009/06/909.html

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Categories: Généralités

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