PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In la vie des idées.fr, 23 septembre 2009 :

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Livre fondateur des Études visuelles, Iconologie de W.T.J. Mitchell propose une nouvelle science de l’image, entendue comme une étude générale des représentations. L’auteur y rend compte de la création, du fonctionnement et du pouvoir des images, au moment où leur présence s’impose chaque jour davantage.

Vingt-trois ans après la parution originale d’Iconology (1986), la publication de cette traduction française est un événement, que l’on doit à un éditeur courageux et à deux traducteurs talentueux. Ce livre, le premier au sein d’une sorte de trilogie poursuivie avec Picture Theory (1994) et What do Pictures Want ? (2005), a nourri depuis vingt ans l’expansion d’un champ de recherche et d’enseignement appelé visual studies ou visual culture, champ aujourd’hui pleinement admis dans le monde universitaire anglophone et au-delà, mais le plus souvent ignoré en France.

Qu’est-ce que les visual studies ?

Largement représenté chez les éditeurs et dans les premiers cycles universitaires nord-américains ou britanniques, le champ des visual studies doit être compris comme une propédeutique du visuel, entendu dans un sens plus ou moins large mais explicitement conçu à l’encontre des hiérarchies de médias, modes, registres, goûts, genres ou écoles qui caractérisent ou caractérisaient l’histoire de l’art « traditionnelle ». À ce titre il est lié à la grande entreprise de déconstruction des « canons » qui a pris naissance aux États-Unis depuis la période Reagan-Bush et en liaison avec les stratégies d’affirmation de minorités de tous ordres. Ce champ peut aussi être appréhendé, à la manière des cultural studies avec lequel il a partie liée, comme une critique politique de la culture — critique nourrie de « French Theory » mais aussi de l’Ecole de Francfort et de philosophie analytique.

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