In Ministère de l’Education Nationale – du 3 mai 2013 :
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circulaire n° 2013-073 du 3-5-2013
MEN – DGESCO
Le présent texte s’inscrit dans le cadre de la priorité gouvernementale donnée à l’éducation artistique et culturelle, et a pour but de développer les principes et les modalités de mise en œuvre des parcours d’éducation artistique et culturelle.
Au cours de sa scolarité, chaque jeune suit des enseignements qui constituent l’un des fondements d’une éducation artistique et culturelle ; ce fondement est souvent complété par des actions éducatives et s’enrichit d’expériences personnelles ou collectives, à l’école et en dehors de l’école.
Cette éducation artistique et culturelle est encore trop inégale d’un jeune à l’autre, pour des raisons diverses (socioculturelles, géographiques, etc.) et en fonction des écoles ou établissements fréquentés.
La mise en place du parcours d’éducation artistique et culturelle a pour ambition de viser un égal accès de tous les jeunes à l’art et à la culture, dans le respect de la liberté et des initiatives de l’ensemble des acteurs concernés.
Le parcours d’éducation artistique et culturelle a donc pour objectif de mettre en cohérence enseignements et actions éducatives, de les relier aux expériences personnelles, de les enrichir et de les diversifier. La mise en place du parcours doit à la fois formaliser et mettre en valeur les actions menées, en leur donnant une continuité.
Il doit permettre au jeune, par l’expérience sensible des pratiques, par la rencontre des œuvres et des artistes, par les investigations, de fonder une culture artistique personnelle, de s’initier aux différents langages de l’art et de diversifier et développer ses moyens d’expression.
Le parcours d’éducation artistique et culturelle conjugue l’ensemble des connaissances acquises, des pratiques expérimentées et des rencontres organisées dans les domaines des arts et de la culture, dans une complémentarité entre les temps scolaire, périscolaire et extra scolaire.
Ce parcours contribue pleinement à la réussite et à l’épanouissement de chaque jeune par la découverte de l’expérience esthétique et du plaisir qu’elle procure, par l’appropriation de savoirs, de compétences, de valeurs, et par le développement de sa créativité. Il concourt aussi à tisser un lien social fondé sur une culture commune.
Sa mise en œuvre résulte de la concertation entre les différents acteurs d’un territoire afin de construire une offre éducative cohérente à destination des jeunes, qui aille au-delà de la simple juxtaposition d’actions, dans tous les domaines des arts et de la culture.
Le présent texte vise à en définir l’organisation, le pilotage et le suivi en s’appuyant sur les enseignements et sur les dispositifs nationaux ou territoriaux.
Organisation
Dans le cadre scolaire
Durant son parcours d’éducation artistique et culturelle, à l’école, au collège et au lycée, l’élève doit explorer les grands domaines des arts et de la culture dans leurs manifestations patrimoniales et contemporaines, populaires et savantes, nationales et internationales.
Le parcours se fonde sur les enseignements, tout particulièrement les enseignements artistiques et l’enseignement pluridisciplinaire et transversal d’histoire des arts, propice à la construction de projets partenariaux. Dans le cadre des futurs travaux du conseil supérieur des programmes, notamment la réécriture du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et des programmes d’enseignement de l’école primaire et du collège, l’histoire des arts, enseignement de culture artistique, évoluera pour nourrir le parcours d’éducation artistique et culturelle en articulant mieux l’acquisition de savoirs et la rencontre des œuvres, des lieux et des professionnels des arts et de la culture.
Des actions éducatives, s’appuyant sur les partenariats territoriaux, complètent le parcours.
Pour la construction du parcours, les enseignants et équipes éducatives peuvent avoir recours à la démarche de projet, dans le cadre des enseignements et des actions éducatives. Une telle démarche doit permettre de conjuguer au mieux les trois piliers de l’éducation artistique et culturelle : connaissances, pratiques, rencontres (avec des œuvres, des lieux, des professionnels de l’art et de la culture). Les projets élaborés sont inscrits dans les projets d’école ou d’établissement.
Pour faciliter la démarche de projet et le partenariat, les équipes pédagogiques peuvent proposer différentes formes de regroupements horaires, dans le respect d’une part des volumes horaires annuels des disciplines concernées, d’autre part des programmes d’enseignement en vigueur.
À l’école primaire et au collège, au moins une fois par cycle, il est souhaitable qu’un des grands domaines des arts et de la culture soit abordé dans le cadre d’un projet partenarial conjuguant les trois piliers de l’éducation artistique et culturelle.
Pour chacune de ces étapes, le volet culturel du projet d’école ou d’établissement, élaboré par les équipes éducatives, est le garant de la cohérence du parcours d’éducation artistique et culturelle de chaque élève. Ce mode d’organisation au niveau de l’école ou de l’établissement permet de favoriser la démarche de projet entre les services déconcentrés des ministères en charge de l’éducation et de la culture, les autres ministères concernés, les collectivités territoriales et les associations et institutions culturelles, en s’appuyant notamment sur les ressources et les atouts locaux.
En dehors du cadre scolaire
En dehors du cadre scolaire, le parcours d’éducation artistique et culturelle est complété par une offre de rencontres ou de pratiques qui peuvent soit être élaborées dans une démarche partenariale associant structures ou acteurs culturels et milieux socioéducatifs, notamment ceux de l’éducation populaire, soit relever d’une démarche personnelle en réponse à une offre culturelle, ou se développant dans le cadre d’échanges entre pairs, notamment en termes de pratiques numériques.
Ces rencontres, quand elles sont proposées par les structures culturelles, prennent place dans le cadre des projets d’actions éducatives qu’elles développent, en lien avec les politiques éducatives territoriales et les politiques de développement culturel que mènent les collectivités territoriales. Quand ces rencontres s’inscrivent dans une démarche de projet avec les acteurs socioéducatifs, leurs contenus doivent rechercher la complémentarité des trois piliers de l’éducation artistique et culturelle.
Ces rencontres et pratiques peuvent prendre la forme :
– des enseignements spécialisés dans les domaines de la musique, de la danse ou du théâtre, en conservatoires notamment ;
– de tout dispositif ou projet éducatif permettant cette rencontre, mis en œuvre par des établissements d’enseignement spécialisé ;
– de tout dispositif ou projet éducatif permettant cette rencontre, mis en œuvre par des structures culturelles et/ou les milieux socioéducatifs ;
– de tout dispositif d’initiation ou de sensibilisation à l’initiative des structures culturelles ;
– de toute activité de fréquentation des œuvres et des lieux culturels dans un cadre collectif, familial ou individuel.
Tous les champs de l’art et de la culture sont concernés, selon les modalités qui seront précisées par le ministère de la culture et de la communication (arts visuels, arts du son, spectacle vivant, cinéma, musées, archives, patrimoine, architecture, livre et lecture, etc.).
Lorsque sont élaborées, sur le temps scolaire, des actions éducatives conduites dans le cadre d’une démarche de projet partenarial, des rencontres visant à accroître le rayonnement de ces projets hors de l’école sont proposées afin de bénéficier au plus grand nombre d’enfants et de jeunes sur le temps périscolaire et le temps de loisirs, dans le cadre, le cas échéant, du projet éducatif territorial. Les acteurs éducatifs peuvent se saisir de cet outil pour favoriser la continuité du parcours d’éducation artistique et culturelle entre les différents temps éducatifs de l’enfant.
Le suivi pour chaque élève
Chaque élève doit pouvoir conserver la mémoire de son parcours pour qu’il se l’approprie pleinement.
Les actions auxquelles l’élève a participé, notamment celles menées dans le cadre défini par le projet d’école ou d’établissement, pourront être recensées dans un document individuel sous forme papier ou sous forme électronique.
À cet effet, une application, proposée à titre expérimental aux écoles et aux établissements dès la rentrée 2013, permettra d’ouvrir des portfolios en ligne pour enregistrer les étapes du parcours d’éducation artistique et culturelle de chaque élève. Une évaluation des différentes modalités de suivi et des usages de ces outils sera réalisée à la fin de l’année scolaire.
Pilotage et suivi
À l’échelon territorial
Afin d’assurer la mise en cohérence et la continuité des propositions et de veiller au rééquilibrage des territoires, il est mis en place, à l’initiative des préfets de région et des recteurs qui y associent les collectivités territoriales, des comités territoriaux de pilotage. Ces instances politiques réunissent annuellement le recteur, le préfet de région et le DRAC, les autres chefs de services déconcentrés de l’État concernés, le président du conseil régional, les présidents des conseils généraux, les présidents des associations départementales des maires ou leurs représentants. Ces comités ont pour objectif de définir et mettre en œuvre les grands axes stratégiques de développement de l’éducation artistique et culturelle, sur la base de diagnostics et de bilans régionaux, en portant une attention particulière aux territoires ruraux et périurbains. Ils impulsent une dynamique auprès des acteurs locaux et identifient des territoires porteurs de projets qui maillent l’ensemble de la région pour un égal accès de tous les jeunes aux arts et à la culture. Ils veillent à la mise en synergie des actions et des budgets. Ils peuvent également initier des expérimentations et des actions innovantes. Enfin, ils assurent le suivi et l’évaluation de ces politiques, dans le dialogue entre l’État dans ses diverses composantes (éducation nationale, culture et communication, agriculture, jeunesse et sport, ville, etc.) et les collectivités territoriales.
Ce comité peut s’appuyer sur les travaux d’une commission technique. Réunie à l’initiative du recteur et du DRAC, cette commission associe les services du rectorat (DASEN, DAAC, corps d’inspection territoriaux, directeur de l’école supérieure du professorat et de l’éducation, directeur du CRDP), les services des différentes directions régionales (DRAC, DRAAF, DRJSCS, etc.), des représentants des services des collectivités territoriales concernés par l’éducation artistique et culturelle. Elle établit notamment une carte des ressources culturelles de l’éducation artistique et culturelle pour faciliter la mise en œuvre des projets.
Les territoires porteurs de projets s’organisent à l’initiative de l’ensemble des acteurs locaux. Ces acteurs locaux (écoles et établissements scolaires, services de l’État concernés, structures culturelles, collectivités territoriales, associations d’éducation populaire) constituent des comités locaux de pilotage pour articuler et mettre en complémentarité leurs différentes approches de l’ÉAC (volet culturel des projets d’école ou d’établissement, volet éducatif du projet artistique et culturel des structures culturelles, politique d’éducation artistique et culturelle des collectivités territoriales, actions des associations). Leur collaboration peut se formaliser selon plusieurs modalités (convention, CLÉA, volet d’éducation artistique et culturelle des projets éducatifs territoriaux, etc.), afin de permettre la mise en œuvre opérationnelle des parcours d’éducation artistique et culturelle.
Afin de mettre en cohérence axes stratégiques régionaux et projets locaux, les territoires porteurs de projets peuvent être accompagnés dans leur démarche par les conseillers ÉAC des DRAC et par les DAAC en collaboration étroite avec les corps d’inspection. À cet effet, les liens entre DAAC et corps d’inspection sont consolidés et le réseau des DAAC est renforcé.
À l’échelon national
Les services des ministères en charge de l’éducation et de la culture élaborent chaque année un bilan de l’éducation artistique et culturelle, quantitatif et qualitatif. Il permet de suivre la mise en œuvre du parcours d’éducation artistique et culturelle.
Ce bilan est adressé au Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle, qui formule un avis et fait des recommandations.
Vincent Peillon
La ministre de la culture et de la communication
Aurélie Filippetti
Annexe 1
Construction du parcours d’éducation artistique et culturelle à l’École
Un projet nécessitant une réflexion commune au sein de l’école ou de l’établissement scolaire
Le conseil des maîtres à l’école primaire ou le conseil pédagogique au collège et au lycée fait des propositions pour assurer la diversité et la progressivité du parcours des élèves.
Par exemple, le conseil des maîtres ou le conseil pédagogique propose un grand domaine des arts et de la culture qui fera l’objet d’actions spécifiques au sein de l’école ou de l’établissement durant l’année scolaire. Les choix des équipes privilégient la démarche de projet en partenariat et s’appuient notamment pour cela sur les ressources culturelles développées par les différents partenaires du territoire concerné. Il est souhaitable de varier les approches en conjuguant le plus possible les pratiques artistiques, les rencontres avec des œuvres, des lieux, des professionnels de l’art et de la culture, ainsi que les connaissances et l’approche méthodique et réfléchie permettant la formation du jugement esthétique.
D’une année à l’autre, les équipes éducatives peuvent reconduire et approfondir ces actions et les relations partenariales ainsi nouées, et en impulser de nouvelles, dans d’autres grands domaines des arts et de la culture, pour enrichir et diversifier peu à peu les parcours des élèves au sein de l’école ou de l’établissement.
Ces actions, inscrites dans le projet d’école ou d’établissement, s‘articulent avec les activités menées par chaque enseignant dans le domaine des arts et de la culture au sein de sa classe, selon son projet et dans le respect de sa liberté pédagogique.
Le nouveau conseil école-collège doit permettre de réfléchir à la complémentarité et à la progressivité des parcours sur l’ensemble de la scolarité obligatoire, afin notamment d’éviter des redondances ou des manques.
Dans une école, un collège ou un lycée donné, le parcours de chaque élève s’appuie sur ses acquis dans les différents enseignements et dans les éventuelles activités périscolaires auxquelles il participe dans le domaine des arts et de la culture. Il s’enrichit des actions spécifiques annuelles définies au niveau de l’établissement. L’élève a la possibilité de suivre les actions dont il a bénéficié dans un document personnel dont la forme et le support (papier ou numérique) sont définis par l’équipe enseignante ; le cas échéant, le partenaire culturel peut mettre à disposition de l’élève des documents ou ressources venant, à son choix, compléter et illustrer les actions.
Le site Éduscol de la direction générale de l’enseignement scolaire proposera prochainement, sur une page dédiée au parcours d’éducation artistique et culturelle, des exemples de projets dans plusieurs écoles et établissements, sur des territoires aux profils variés. Sans caractère modélisant ni prescriptif, ces documents ressources auront pour objectif d’aider les équipes à élaborer leurs propres projets.
Un projet coconstruit dans une logique de territoire éducatif
Les équipes éducatives sollicitent des personnes ressources pour qu’elles les accompagnent dans cette démarche de projet :
– au niveau des services académiques de l’éducation nationale :
. les conseillers pédagogiques spécialisés ainsi que les IEN de circonscription pour le premier degré et ceux chargés d’une mission en éducation artistique et culturelle au niveau départemental ;
. les IA-IPR et les IEN-ET/EG pour le second degré ;
. l’équipe du DAAC, y compris ses correspondants départementaux.
– au niveau des services du MCC/ direction régionale des affaires culturelles :
. le conseiller pour l’éducation artistique et culturelle, qui fait le lien avec l’équipe de la DRAC.
Ces personnes ressources aident les écoles et établissements à travailler en s’appuyant sur les axes de la politique d’éducation artistique et culturelle définie par le comité territorial de pilotage et sur les projets développés sur leur territoire.
En effet, ancrer leur démarche de projet dans une logique de territoire permet aux équipes éducatives :
– de lier leur école ou établissement à des acteurs culturels afin de créer une dynamique impliquant collectivités locales, structures et institutions culturelles, associations ;
– de prendre une part active à la coconstruction de projets d’éducation artistique et culturelle aux côtés de partenaires divers et de renforcer leurs compétences et leur autonomie en la matière ;
– de s’impliquer dans des projets artistiques d’envergure ne pouvant se développer que dans le cadre de mutualisation formalisée, par exemple, par des contrats locaux d’éducation artistique (CLÉA) ;
– de participer au renforcement du lien entre les activités menées sur le temps scolaire et les expériences personnelles menées sur le temps extrascolaire, en particulier si le territoire a mis en place un projet éducatif territorial (PEDT) ;
– d’impliquer plus facilement les familles dans les projets artistiques et culturels de leurs enfants.
Annexe 2
Accompagnement de la mise en œuvre du parcours d’éducation artistique et culturelle à l’École : formation et ressources numériques
La formation des acteurs contribuant à l’éducation artistique et culturelle
Deux documents cadres pour asseoir une formation commune
La qualité du parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève dépend de la formation professionnelle des enseignants et personnels éducatifs. Dans l’esprit de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École, le nouveau référentiel de compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation inscrit parmi les compétences communes à tous les professeurs et personnels éducatifs la capacité à apporter sa contribution à la mise en œuvre de l’éducation artistique et culturelle.
Cette compétence est à acquérir dans le cadre de la formation initiale à un degré suffisant de maîtrise et à consolider tout au long de la carrière.
Les ministères en charge de l’éducation et de la culture traduiront ces objectifs à travers deux documents cadres publiés sur le portail interministériel de l’éducation artistique et culturelle :
1 – Repères pour la formation en éducation artistique et culturelle
Destiné aux prescripteurs et aux concepteurs de la formation initiale et continue, ce document définira ce que doit comprendre la formation pour permettre aux étudiants et aux enseignants de prendre en compte la composante artistique et culturelle dans le parcours de tous les élèves, de l’école au lycée. Il comportera un cahier des charges pour la conception de modules de formation accessibles au format numérique.
2 – Vademecum du projet partenarial d’éducation artistique et culturelle
Ce document, complémentaire du précédent, sera destiné à guider les équipes éducatives et leurs partenaires dans la mise en œuvre d’un projet d’éducation artistique et culturelle. Il entend favoriser la connaissance réciproque des acteurs, les initier à la démarche de projet dans une culture commune respectueuse de la complémentarité et de la spécificité de chacun, et leur fournir un certain nombre de cas pratiques, d’informations et de ressources.
Des actions de formation destinées aux réseaux de spécialistes
Parallèlement à cet effort de sensibilisation et de formation de tous les membres de l’équipe éducative, il convient de mettre en œuvre des actions de formation ciblées, à destination des réseaux de spécialistes tels que :
– les formateurs en éducation artistique et culturelle ;
– les conseillers pédagogiques du premier degré, les référents culture en lycée;
– les enseignants des disciplines artistiques ;
– les artistes intervenants et les professionnels partenaires de l’école.
La création d’une culture commune, autour d’enjeux de formation partagés, s’appuiera sur une dimension intercatégorielle et pluridisciplinaire, favorable à l’expérimentation et à l’innovation, en lien notamment avec les structures de formation compétentes.
Les ressources numériques
Favoriser l’accès de tous les élèves aux ressources numériques est l’un des moyens privilégiés de réduire les inégalités, d’élargir les domaines artistiques abordés, de diversifier les approches pédagogiques et de favoriser la démarche de projet. L’accès aux ressources numériques des établissements artistiques et culturels permet en effet de s’affranchir des distances, d’effectuer des visites virtuelles d’expositions ou de lieux, d’entrer en contact avec des œuvres, de préparer ou de prolonger le travail éducatif en lien avec la fréquentation des spectacles ; il contribue ainsi à former un public potentiel.
C’est pourquoi, dans le cadre des enseignements (notamment artistiques et d’histoire des arts), des actions éducatives et des démarches de projet, il convient, au niveau national :
– de poursuivre et développer les partenariats avec les grands établissements nationaux, notamment ceux relevant du ministère de la culture (Cité de la musique, Ina, BNF, RMN, etc.) et d’élargir l’offre en direction d’autres grands établissements comme la Comédie française, le Louvre, le Centre Pompidou, le Centre des monuments nationaux ou encore le Conservatoire des arts et métiers, etc.) dans le but de développer les espaces pédagogiques en particulier ;
– de promouvoir dans la mise en œuvre de l’ÉAC l’usage des ressources de ces grands établissements, notamment à travers leurs entrées pédagogiques et éducatives, à l’école et dans son prolongement via les ENT, pour des apprentissages collectifs ou personnalisés permettant, en particulier, la constitution de documents de suivi individuels, notamment sous forme de portfolios numériques, par les élèves dans la construction progressive de leurs parcours ;
– de faciliter la construction et la mutualisation de scénarios et pistes pédagogiques (EDU’Base et PrimTICE sur Eduscol) par la mise à disposition de banques de ressources digitalisées libres de droit (images numérisées, ressources vidéos, visites virtuelles, etc.) et d’outils d’analyses interactives pour développer les usages par les enseignants et leurs élèves dans la classe et dans son prolongement, et aussi dans le cadre de la formation des enseignants, et de multiplier les liens en direction des établissements publics et en direction des familles.
Par ailleurs, les ressources figurant dans le portail développé par le ministère de la culture et de la communication (culture.fr) constituent un outil à mobiliser. De plus, le ministère de la culture, via les DRAC, encourage sur les territoires la production de ressources éducatives et pédagogiques par les structures culturelles de proximité qu’elles soutiennent. Les pratiques numériques, notamment de création, seront accompagnées dans un objectif de lutte contre la fracture des usages numériques.