LE NUMERIQUE, VECTEUR D’UNE CULTURE PARTAGEE : problématiques territoriales d’aujourd’hui et demain.
In Amo-Tice – ensemble pour l’école numérique :
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Marquée sous le signe de la culture, l’édition 2.13 des Rencontres de l’Orme a réuni encore cette année, parmi les acteurs de l’éducation numérique, enseignants, industriels, experts, crdp, associations territoriales, l’ANDEV (Association Nationale des Directeurs Education des Villes), toutes les conditions pour des réflexions et des échanges fructueux sur le numérique, comme vecteur d’une culture partagée.
Entre éducation culturelle et culture du numérique
Au côté d’une pléthore de ressources numériques culturelles issues de la valorisation du patrimoine, les Rencontres de l’Orme mettaient à l’honneur cette année les contenus numériques comme clé de voûte entre éducation culturelle et culture du numérique.
L’objectif des Rencontres de l’Orme était cette année comme l’exprime Gérard Puimatto, directeur adjoint du CRDP de l’Académie d’Aix Marseille de montrer comment « développer une culture globale du multimédia et de l’interactivité – pour communiquer, s’informer, créer – devient un enjeu majeur de l’école et des structures impliquées auprès des jeunes ».
Une des thématiques, traitée par les collectivités territoriales présentes au sein des ateliers, était de comprendre comment l’Ecole, et à travers elle, la collectivité en charge de définir son projet éducatif territorial, « peut-elle donner aux jeunes les moyens d’être des consommateurs responsables des produits et services qui leur sont proposés, des usagers avertis de la culture transmise par le numérique ? »
Quand ressources culturelles numériques riment avec continuité éducative territoriale
La question est donc alors de savoir comment l’ensemble des ressources numériques proposées, permet de tendre vers une culture du numérique réfléchie, et par là, vers des usages numériques efficients : comment les collectivités territoriales, traditionnellement en charge des équipements et des infrastructures, interviennent également de concert au côté de l’Éducation Nationale, sur les contenus mis à disposition de la communauté éducative pour un objectif commun de réussite éducative ?
Sur ce point, bon nombre d’intervenants des ateliers expriment la nécessité de travailler en mode projet, dans le cadre d’une gouvernance assidue : seul moyen d’optimiser l’usage de ces ressources numériques dans un objectif de continuité éducative entre programmes scolaires et activités périscolaires, ou école et offres d’activités culturelles locales auprès des familles.
Mais l’optimisation des usages de ces ressources, à des fins de continuité éducative ne peut s’inscrire que dans le cadre d’un projet d’éducation territorial, au sein d’un même bassin d’éducation, s’accordent à préciser Chantal Blandel, secrétaire nationale de l’ANDEV, et Laurent Brisset, en charge des questions d’éducation au sein de l’Association des Régions de France.
Un mode projet à l’échelle d’un bassin d’éducation, école collège lycée, c’est orchestrer des ressources numériques de façon à susciter, selon les différents âges et niveaux de scolarité, l’intérêt des enfants et des jeunes et les encourager à développer leur créativité en utilisant de nouvelles ressources éducatives, leur permettre au fil des années de l’école au lycée de devenir acteurs de la société numérique et les former à cette nouvelle culture.
Et si les ressources numériques remplaçaient les manuels scolaires papiers…
Evoqué lors de plusieurs ateliers, ou dans les allées autour du premier espace dédié à l’Edition Numérique, certains caressent l’idée que les ressources et contenus numériques pourraient à terme remplacer les manuels scolaires papiers.
C’est en tout cas, la conviction par exemple de Patrick Palisson, représentant de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves ou de Pascale Luciani Boyer, élue, en charge des questions Education et Numérique au sein de l’Association des Maires de France et, à ce titre, membre du Conseil National du Numérique.
Certes, l’usage des ressources numériques offre l’avantage, reconnu par les enseignants, de favoriser la pédagogie différenciée. Elles permettent, on le sait également, des choix adaptés et modulables en cours d’année, contrairement à l’unicité du manuel scolaire papier, dont le choix est effectué initialement. « Les ressources numériques seraient alors peut-être un des moyens d’éradiquer un jour le syndrome de l’algue verte de l’éducation », qui selon un inspecteur général de l’éducation, est celui de la photocopie…
Autre avantage et non des moindres, « les ressources numériques sont sources d’économies budgétaires pour les collectivités, en charge d’acquérir les manuels scolaires ». C’est ce que nous confie Pascale Luciani Boyer au cours d’un des ateliers consacrés à la refonte de la loi Peillon et les répercussions pour les collectivités.
En tant qu’élue, elle défend l’idée que « les économies réalisées sur l’acquisition de manuels scolaires par les collectivités et parfois plus directement par les écoles à travers la caisse coopérative pourront être réinvesties dans l’acquisition de supports numériques de lecture et permettre ainsi à chaque enfant de bénéficier d’un manuel numérique individuel .
Si, de plus, ce support numérique propose une calculatrice, une bibliothèque sur le monde grâce à internet et un espace collaboratif, il présentera alors des avantages cognitifs qui accompagneront l’élève dans tous ses parcours de réussite éducative».
Mais pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire d’envisager des outils à une échelle volumétrique conséquente qui, pose alors bien sûr le problème du modèle économique, que nous aurons l’occasion d’aborder lors d’un prochain article.
Dans le cadre des actions que les collectivités engageront sur le développement du numérique dans les établissements scolaires, nous vous proposons de poster à cette adresse mfb@amotice.com vos réflexions et questions afin par la suite de vous donner la parole dans les colonnes de Ludovia Magazine pour lequel nous tenons une rubrique et de vous apporter, si ce n’est des réponses, au moins un partage des réflexions et des expériences des autres collectivités.
Marie-France Bodiguian
Directrice Associée
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