In Alternatives Economiques – le 29 janvier 2014 :
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Quant on veut s’inspirer pour mettre en oeuvre une politique d’une réussite étrangère, le préalable est de regarder celle-ci avec objectivité et d’en cerner les conditions. Le “modèle danois” se fonde sur un certain nombre de conditions dont Fabrice Perrin, conseiller social pour les pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège et Suède) à l’ambassade de France à Stockholm tire les enseignements dans Acteurs Publics
Il nous rappelle les conditions de l’efficacité d’une politique que nous avons déjà au l’occasion de mentionner dans ce blog : la première tient dans la qualité du dialogue social (voir L’instauration de la flexisécurité à la danoise suppose un dialogue social constructif), avec un taux de syndicalisation autour de 70 %, ce qui permet d’affirmer que *c’est cette capacité à créer un consensus autour d’une politique qui a permis à l’État danois d’élaborer une véritable politique à destination des jeunes, bâtie en trois volets : garantie jeunes doublée d’un accompagnement vers l’emploi, recours aux emplois aidés et formation professionnalisante.”, incluant la mise en place d’emplois aidés pour le spersonnes au chômage depuis plus de six mois mis en place avec les partenaires sociaux et intégré dans les conventions collectives
La deuxième tien,t dans la forme que prend dans ce pays la “garantie jeunes”, ensemble de droits, définis sous conditions, et de devoirs définis ainsi pour les droits “Dès l’âge de 18 ans, les jeunes sans emploi et non indemnisés par l’assurance chômage, qui résident au Danemark depuis au moins sept ans dans les huit dernières années, touchent depuis la mi-2009 une aide sociale, proche du RSA” et pour les devoirs “ ils doivent être pris en charge par une agence de l’emploi, sous la responsabilité de la commune, sont contraints de suivre une formation, d’accepter une offre de stage ou de participer à un cursus de recherche d’emploi.”, avec une logique de sanctions quand les devoirs ne sont pas respectés
La troisième est liée à la décentralisation , et au choix de confier aux communes la gestion des Agences de l’emploi (voir Au Danemark, une décentralisation complète des « jobs centers » et Eclairage danois sur le regroupement des collectivités et la lutte contre le chômage des jeunes), ce qui est possible quand dans un pays de 5,5 millions d’habitants on compte 80 communes. Si nous respections la proportion cela nous conduirait à diviser par 38 le nombre de communes en France !
Et à l’occasion, nous rappellons que cet accompagnement global des jeunes par les communes danoises s’est fondé sur la fusion des compétences des services de l’emploi de l’Etat et des services sociaux des communes, l’indemnisation des chômeurs demeurant sous la responsabilité des partenaires sociaux (voir Accompagner vers l’emploi en Allemagne, au Danemark et au Royaume-Uni). . Transposé en termes français, c’est comme si on avait fusioné l’ANPE et les CCAS et non l’ANPE et les ASSEDIC. Et dire qu’on a dit, à l’époque en France s’être inspiré du “modèle danois.”