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Voix off : Depuis la rentrée 2010, 166 établissements de l’éducation nationale et de l’enseignement agricole ont mis en place le livret de compétences expérimental. Il permet aux jeunes de valoriser toutes leurs compétences, y compris celles acquises hors du cadre scolaire, par exemple dans le cadre associatif ou familial.
Parmi les établissements qui participent à l’expérimentation, un réseau de collèges à Issy-les-Moulineaux.
Paul Baquiast, principal du collège Henri Matisse d’Issy-les-Moulineaux : Le livret expérimental est un livret, comme son nom l’indique, qui regroupe un certain nombre d’attestations qui ont été validées par les élèves lors d’activités menées hors du cadre scolaire. L’objectif est bien la réussite des élèves en faisant émerger des qualités, des compétences qu’ils ont et que l’éducation nationale doit prendre en compte, mais n’est pas toujours en mesure de faire valoir dans les meilleures conditions.
Adeline Rade, conseillère principale d’éducation : La spécificité du livre expérimental par rapport au socle commun, c’est de nous donner un éclairage complémentaire sur les compétences 6 et 7 du socle commun, soit les compétences sociales et civiques et les compétences de l’autonomie et de l’initiative.
En tant que CPE, nous avons mis en place une formation avec notre partenaire, destinée aux délégués de classe, et les délégués ont eux-mêmes relayée l’information auprès des élèves, en heure de vie de classe.
Voix off : Cette expérimentation est le vecteur d’une complémentarité nouvelle entre l’établissement scolaire et ses partenaires, notamment les associations de jeunesse et d’éducation populaire. Cela nécessite que l’école et ses partenaires apprennent à mieux se connaître et à travailler ensemble.
Intervention d’une partenaire auprès d’élèves : Il va falloir peut-être un peu jouer sur l’articulation, sur la voix. Pensez toujours que quand vous jouez, vous jouez pour le dernier, pas pour celui qui est devant.
Bruno Jarry, directeur du CLAVIM / Espace jeunes Anne Frank : Le livret de compétences, pour nous, c’est vraiment l’occasion de travailler avec nos collègues de l’éducation nationale, pour faire de telle sorte que les jeunes ne soient pas séquencés comme morceaux, le temps scolaire et le temps non-scolaire, mais que d’une certaine manière, nous puissions les accompagner dans une meilleure insertion. Et je crois que le grand pari du livret de compétences, c’est de redonner la parole et la place aux jeunes, comme sujet apprenant, quelques soient les occasions d’apprentissage. Et je crois que pour un jeune, par exemple, qui quelque fois a des difficultés, dans des disciplines plus didactiques, et bien à travers une activité de loisir, une activité sportive, une activité artistique, il peut vraiment reprendre confiance en lui-même, confiance en ses capacités. Ce que nous espérons, c’est que cette confiance puisse lui permettre de retrouver une certaine sérénité dans ses apprentissages scolaires.
Philippe Baudoin, responsable de l’Espace jeunes Anne Frank : Le conseil communal des jeunes, c’est un lieu où les jeunes prennent la parole, devant d’autres, en public, devant des élus, des personnalités. Donc ça c’est vraiment une expérience très particulière, qu’ils ne font quasiment jamais dans leur cursus scolaire classique, à l’école. Deuxièmement, le conseil communal des jeunes les amène à écrire des synthèses, écouter des contradictions, accepter de travailler dans un axe qui n’était pas pourtant leur choix initial. Voilà, je pense que pour eux, ça représente ça, le livret de compétences. "Tiens, on va savoir que je sais parler en public. Tiens, on va savoir, par ce livret de compétences, que j’ai une capacité à mener une réunion, par exemple. Ou bien à être régulateur, modérateur dans un groupe, à gérer un conflit." Et ça c’est des choses dont on entend jamais, ou très peu, dans le système scolaire classique.
Voix off : Le livret expérimental aide les élèves à développer leur autonomie, en leur donnant l’occasion de s’auto-évaluer, de mieux identifier leurs atouts et leurs points forts et de conduire une réflexion plus éclairée sur leurs choix possibles d’orientation.
Hugo, élève de cinquième : Je me suis inscrit au livret de compétences par le biais d’une copine, qui m’avait montré le conseil communal des jeunes, et suite à ça on m’a dit : "voilà, on peut faire un livret de compétences qui pourra servir dans la vie", et avec ça, je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée et que je me suis inscrit comme ça. J’ai choisi le livret expérimental pour les stages en quatrième, donc en entreprise, donc je vais aller dans une entreprise de journalisme, chez Libération.
Paul Baquiast : Je viens de me faire remettre à l’instant, par un élève, une attestation de compétences. Je vais voir les compétences qui ont été attestées et reconnues par le CLAVIM. À travers, en l’occurrence, un séjour de vacances qu’a fait cette jeune fille, et il nous est dit qu’elle a su jouer un rôle moteur et positif, notamment par sa qualité d’écoute, qu’elle a su organiser en équipe un dîner qui, apparemment, rencontrait des difficultés quant à la manière de le préparer.
Le bilan de cette première année d’expérimentation nous montre deux choses : la première, c’est que ça ne peut fonctionner au niveau des acteurs que s’il y a une très grande confiance entre le partenaire et l’établissement scolaire, et le deuxième bilan que l’on peut faire, c’est que les élèves sont particulièrement intéressés à ce dispositif, aussi bien les élèves en difficulté scolaire que les élèves qui sont épanouis dans le cadre scolaire, mais qui trouvent là le moyen de faire connaître d’autres aspects de leur personnalité.
Voix off : Comme à Issy-les-Moulineaux, 69 autres collèges se sont engagés volontairement dans l’utilisation du livret de compétences expérimental, au service de l’orientation positive des jeunes.