PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Olivier FARON : « On fait du cousu main pour ceux qui poussent la porte »

 

 

 

Créé en 1794 sur proposition de l’abbé Grégoire par la Convention nationale le CNAM a fêté le 10 octobre 2014 ses 220 ans.

« Enfant des Lumières et des encyclopédistes », l’établissement était pensé comme un dépôt « de machines, modèles, outils, dessins, descriptions et livres dans tous les genres d’arts et de métiers » et avait pour objectif « d’éclairer l’ignorance qui ne connaît pas et la pauvreté qui n’a pas les moyens de connaître » en concourant à la diffusion de l’innovation technologique et des savoirs scientifiques ainsi qu’à la promotion de l’esprit de création.

Cet anniversaire est l’occasion pour le CNAM de fédérer ses auditeurs, ses personnels , ses partenaires et plus largement tous les publics présents autour d’une histoire et de valeurs communes

Car l’histoire a sa place au CNAM.

À scruter incessamment l’avenir on en oublie parfois de porter un regard suffisamment curieux et interrogateur sur un passe que l’on croit lointain et qui nous apprend pourtant ce que la main et le cerveau de l’homme ont pu créer d’utile au développement de machines qui n’ont eu d’autres buts que d’alléger sa charge et de le libérer .

Le Musée des Arts et Métiers c’est aussi cela. Il recèle en son sein de vraies merveilles qui éclairent sur l’histoire des machines.

Ainsi, bien avant la puissance des microprocesseurs qui envahissent aujourd’hui smartphones et objets connectes, l’invention de la machine à calculer mécanique conçue en 1642 par Blaise Pascal à 19 ans ( la pascaline ) comme celle du métier à tisser automatique de Jacquard en 1801, tous deux exposés au CNAM, permet au britannique Charles Babbage d’imaginer en 1834 la machine analytique considérée comme l’ancêtre mécanique des ordinateurs.

Ce qui étonne pourtant c’est la rapidité de l’accroissement de la puissance de ces machines dont on ne saurait se passer qui , suivant les conjectures de Moore ne cessent de voir leur complexité, leur capacité, leur rapidité, doubler chaque année…

Mais aujourd’hui, le Conservatoire des Arts et Métiers c’est avant tout un grand établissement d’enseignement supérieur et de recherche, dédié à la formation continue des adultes.

Ce sont 21 laboratoires de recherche en sciences humaines et sociales, sciences de gestion et sciences de l’ingénieur. Près de 100000 élèves, salariés, étudiants, et demandeurs d’emploi, ont ainsi les moyens de progresser dans les quelques 150 centres d’enseignement disséminés en France et à l’étranger. Avec 500 enseignants permanents et plus de 10000 intervenants, le CNAM se veut par essence l’école de la deuxième chance et sa mission d’ascenseur social reste au cœur de ses objectifs.

Car on forme ici à plus de 450 diplômes et certifications dans une très grande diversité et une richesse de filières mais avec une priorité à la formation professionnelle.

Les premiers cours en mécanique, chimie appliquée et économie industrielle y furent donnés en 1819 ; et en 2010 le CNAM ouvre l’Ecole Vaucanson – dirigée alors par Vincent Merle, son initiateur – entièrement dédiée aux bacheliers professionnels qui y préparent un diplôme du supérieur, une licence en 3 ans, puis, en 5 ans, un master en ingénierie industrielle ou en gestion-management.

La réforme de la formation professionnelle et en particulier la création du Compte Personnel de Formation, qui des 16 ans suit toute personne, permet aujourd’hui à chaque salarié de construire son propre plan de formation. En n’étant éligible que pour les formations certifiantes, qualifiantes ou diplômantes, ce dispositif créé une réelle opportunité pour les universités et le CNAM en particulier.

Il s’agit de traduire et valoriser cela par une véritable politique marketing. Et de placer cet établissement prestigieux au cœur d’un dispositif où se former tout au long de la vie deviendra aussi naturel pour chaque citoyen que d’avoir bénéficié d’une formation initiale qui en donne les clefs.

C’est un peu le sens qu’Olivier FARON, administrateur général du CNAM, donne à son discours lorsqu’il affirme vouloir « faire connaître et être dans une position d’offre.. en accord avec les Régions qui sont les interlocuteurs principaux.. »

Car le savoir-faire du CNAM dans le champ de la Formation Ouverte et À Distance ( la FOAD ) comme de la Validation des Acquis de l’Expérience ( la VAE) est indéniable .

Son entrée dans le monde des MOOC était donc naturelle et la place qu’il occupe sur la plateforme FUN constitue une vraie reconnaissance de son expertise et de sa capacité d’innovation.

On a besoin de faire connaître ce que nous faisons confie Olivier FARON dans cet entretien réalisé sur la Seine…

« On fait du cousu main pour ceux qui poussent la porte »

Claude TRAN

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