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PARIS — L’Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi à vendredi l’article 1er du projet de loi sur la refondation de l’Ecole définissant les grandes orientations du texte et programmant la création de 60.000 postes sur le quinquennat.
Cet article d’une trentaine de pages, qui prend la forme d’un rapport annexé au projet de loi, présente les principaux objectifs de la politique éducative, dont des objectifs chiffrés sur l’élévation du niveau des élèves. Il programme aussi la création des 60.000 postes promis par François Hollande, dont 54.000 pour le seul ministère de l’Education nationale.
Il affiche également la priorité au primaire et l’objectif de refonder la formation initiale aux métiers du professorat et de l’éducation, avec une entrée progressive dans le métier, autour de la création des écoles supérieures de l’enseignement et du professorat (ESPE).
Outre la création d’un conseil supérieur des programmes, ce rapport inscrit la volonté de repenser le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, de faire évoluer les modalités d’évaluation et de notation des élèves.
Proposée par les écologistes, l’interdiction totale des notes en primaire a été rejetée.
Quant au redoublement, il devra être exceptionnel, en vertu d’un amendement PS adopté et allant plus loin que le texte initial du rapport annexé qui prônait de continuer à réduire progressivement cette pratique.
Au chapitre des contenus d’enseignement, le rapport annexé préconise des nouveautés comme un enseignement moral et civique ou une langue vivante dès le CP.
L’enseignement des langues régionales, qu’il est recommandé de favoriser dès le primaire, a alimenté une longue offensive de l’UMP, emmenée par Marc Le Fur, qui a reproché au gouvernement et à la majorité de ne pas vouloir le renforcer davantage par "mépris" pour ces langues. Une attaque jugée "inacceptable" par la socialiste Martine Faure. "Quel numéro et quel manque de respect pour vos collègues qui défendent ces causes depuis aussi longtemps que vous!", a lancé le ministre de l’Education Vincent Peillon.
La droite a déposé, sans succès, plusieurs amendements pour repousser la réforme des rythmes scolaires invoquant notamment son "impréparation", l’absence de concertation sur le sujet ou son coût "exorbitant" pour les collectivités.
Egalement rejetés, une série d’amendements de l’UMP contre l’abrogation de la loi Cherpion, qui introduisait un dispositif d’initiation aux métiers en alternance pour les moins de 15 ans.
Là où le rapport annexé affirme la remise en cause de tout dispositif ou classe d’éviction précoce qui détournerait les élèves de l’objectif de maîtrise du socle de compétences et les enfermerait trop tôt dans une filière, l’UMP a dénoncé la "suppression sèche d’un dispositif" qui a "fait ses preuves" par "vision idéologique d’un collège unique et monolithique".