L’ARF (Association des Régions de France) a lancé , mercredi 14
mai 2008, un « laboratoire des nouvelles politiques publiques à l’âge
numérique » destiné notamment à envisager les lycées du futur à l’heure
des technologies de l’information et de la communication.
Il s’agit de mettre en réseau les membres de l’ARF et des partenaires publics ou privés, afin de « favoriser la production et l’échange d’idées innovantes entre les Régions ». Ce programme de recherche et de développement, dénommé « la 27e Région » (www.la27eregion.fr)
associe les 26 Régions françaises. Le projet compte en particulier comme
partenaires la Caisse des dépôts et consignations et la Fing (Fondation
internet nouvelle génération), qui sert d’incubateur au programme.
Six « défis » sont identifiés par l’ARF, dont certains doivent se
concrétiser dès maintenant en projets: « préparer le lycée nouvelle génération », « inventer l’université de demain », « repenser l’espace
régional et la prospective des territoires » (avec en particulier
l’aménagement numérique du territoire), « réussir l’économie en réseau »,
« maîtriser la haute qualité informationnelle » (avec en particulier le
développement durable et l’écologie informationnelle), « doper le débat
public local ».
REPENSER L’éCOLE À L’ÈRE DU NUMéRIQUE
« C’est autour du concept de la société de la connaissance que se fera
l’avenir de l’emploi et du développement des sociétés, avec les porteurs
de TIC dans les territoires », estime Alain Rousset, président du Conseil
régional d’Aquitaine et président de l’ARF.
Pour que les changements interviennent « dans les classes mêmes », il faut comprendre « comment la pédagogie se transmet » avec les nouveaux outils.
L’idée de la « 27e Région » est pour l’ARF de parvenir à « une forme d’observatoire des bonnes pratiques et initiatives », avec une faculté d’ « impulsion de ces nouvelles techniques dans l’ensemble des réseaux ». Pour Alain Rousset, l’objectif est d’ « apporter non pas de l’homogénéité mais de la cohérence » entre les Régions sur le développement du numérique.
« À l’âge de l’hypernumérique, comment penser le lien entre temps
scolaire, temps périscolaire, temps familial et temps personnel?,
interroge l’ARF. Comment penser le lycée dans sa continuité avec l’école
et le collège? Comment en faire une unité de production enracinée sur
son territoire? »
Selon l’ARF, « le lycée devra-t-il plutôt lui-même
s’immerger dans une société devenue hypernumérique, ou plutôt s’imposer comme un espace déconnecté?
Comment y enseigner les cultures numériques?
Quel sera son écosystème informationnel, et comment se réinscrira-t-il
dans son territoire?
Quelles seront les grandes mutations pédagogiques?
Comment améliorer la gouvernance administrative et budgétaire exercée
par les exécutifs régionaux, en liaison avec les responsables
d’établissements? »
RéFLéCHIR AU CONTINUUM DE LA SCOLARITé
Pour Christian Paul, vice-président du Conseil régional de Bourgogne et
président de la commission TIC de l’ARF, « la 27ème région est
aujourd’hui un projet qui n’est pas une collectivité de plus mais un
réseau destiné Ã mettre en connexion un certain nombre de communautés, des innovateurs dans des territoires, dans des laboratoires universitaires, des mondes qui s’ignorent et ne travaillent pas ensemble ». Il s’agit de comprendre « comment ces politiques publiques, en particulier régionales, peuvent bouger, se transformer et évoluer grâce aux TIC ». Selon Christian Paul, cette initiative « n’est pas non plus un think tank et ne va pas produire des notes ou des rapports. L’objectif est de faire des choses en grand, en réel ».
Les partenaires entendent réfléchir au « lycée du futur » afin
d’ « imaginer ce que pourrait être dans 10 ou 20 ans un lycée avec son
système d’information qui se bâtit avec les parents, les élèves, les
enseignants, etc. » Christian Paul se dit « soucieux de faire cause
commune avec d’autres, notamment avec l’ADF, dans une logique de
continuum avec les collèges et les écoles ».
L’ARF souhaite « faire bouger plus vite les lycées d’aujourd’hui, y compris ceux qui sont à construire ou à rénover ». La « 27e Région » devra servir d’ « instrument de mutualisation pour les Régions, dans le respect de chaque territoire, pour expérimenter, innover, réfléchir ensemble », souligne Christian Paul: « toutes les entreprises ont des laboratoires de R&D, il faut mettre en commun des moyens, des idées, des équipes ». Pour lui, il s’agit d’une « start-up d’intérêt général » dotée d’une « structure légère, avec des moyens débloqués en fonction des centres d’intérêt ».
OUVERTURE AUX PARTENAIRES PRIVéS ET PUBLICS
Les régions interviendront sur les programmes en les cofinançant. Les
chantiers seront pilotés par un ou des responsables de projets,
disposeront d’un minimum de 150 000 Ã 200 000 euros et porteront au
moins sur un an. L’ARF souhaite une « ouverture européenne pour voir
comment cela se passe ailleurs » et pour trouver des financements au
niveau de la Commission, indique Christian Paul. La volonté affichée est
« d’ouvrir le projet aux acteurs publics et privés, y compris sur le
financement, dans un souci de réelle indépendance des démarches ». Les
projets comprendront « au moins deux régions qui veulent avancer
ensemble » et associeront divers partenaires, comme des laboratoires
universitaires, des agglomérations ou des pays, la Caisse des dépôts, etc.
René Souchon, président du Conseil régional d’Auvergne, donne un exemple de pratique à mutualiser: inscrite dans un contexte de territoire
enclavé, la Région travaille sur une expérimentation dès septembre avec
l’Afpa de formations à distance de maçons. Autre exemple avancé, celui
du système Telemus en Champagne-Ardenne pour mutualiser l’accès au
réseau haut-débit afin de mettre en place une « pédagogie innovante et
interactive » avec des classes qui travaillent en commun, indique
Jean-Paul Bachy, président du Conseil régional.
COMITé D’ORIENTATION EN PLACE – [http://www.la27eregion.fr/Comite-d-orientation->http://www.la27eregion.fr/Comite-d-orientation]
Un « comité d’orientation » se réunit aujourd’hui pour fixer les priorités
et définir les actions à mener. Il est notamment composé de Philippe
Aigrain, chercheur et ancien chef du secteur technologie du logiciel Ã
la Commission européenne, Godefroy Beauvallet, enseignant-chercheur en gestion des systèmes d’information et ancien membre du cabinet
ministériel de Michel Sapin à la Fonction publique et à la Réforme de
l’état, Serge Bergamelli, directeur du département équipement numérique des territoires de la Caisse des dépôts et consignations, Gilles Berhault président des comités d’organisation de TIC21 (plateforme européenne société de l’information et développement durable) et de l’université d’été de la communication pour le développement durable,
Anne-Marie Boutin, présidente de l’Agence pour la promotion de la
création industrielle, Yann Chapellon, directeur général de Télérama,
Alain d’Iribarne, administrateur de la fondation Maison des sciences de
l’Homme, Daniel Kaplan, délégué général de la Fing, Claudy Lebreton,
président de l’ADF (Assemblée des départements de France), Henri
Verdier, vice-président de Cap Digital et en charge de l’innovation chez
Lagardère Active…
Contact: Marie d’Ouince consultant,
Johanna O’Byrne, service de
presse, 01 56 64 00 44
jobyrne@mariedouince-consultant.fr
[www.la27eregion.fr->http://www.la27eregion.fr]]