In Philippe Carre :
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Sous tous les cieux, à toutes les latitudes, l’ « apprendre » est aujourd’hui reconnu comme un moteur déterminant du développement. Les individus lui doivent leur compétence et par conséquent, leur « employabilité » dans un marché de l’emploi au fonctionnement toujours aussi aléatoire. Les équipes de travail et les entreprises y détectent l’avantage concurrentiel majeur dans la nouvelle économie de l’immatériel. Les sociétés y décèlent l’atout déterminant dans la lutte pour le développement collectif et le maintien du lien social dans un monde de plus en plus virtuel. Au centre de ce nouveau panorama, la figure-clé du sujet social apprenant illustre le changement de posture qui est désormais indiqué à l’individu par l’ensemble des forces sociales. Le terme d’apprenance semble correspondre à l’attitude d’investissement dans le savoir réclamée par l’entrée dans la « société cognitive ». Des enjeux éthiques, théoriques et pratiques nombreux sont mis à jour par l’irruption de cette notion dans le champ de la formation des adultes, et, plus largement, de l’éducation. On tentera, dans ce chapitre, de situer ces enjeux, puis de proposer une première approche de la notion d’apprenance, de la définir et de la situer eu égard aux problématiques du rapport au savoir et de la société cognitive, avant de conclure en présentant quelques « chantiers » ouverts autour de cette notion nouvelle.