Pour reprendre le titre d’une conférence de F.Dolto en 1987 « Tout est langage », tout est communication.
R.Jakobson en 1963, a établi à six les fonctions du langage : conative, expressive, référentielle, phatique, métalinguistique, poétique.
Parmi celles-ci :
-la fonction expressive liée à l’émetteur, à celui qui s’exprime ;
-la fonction phatique par laquelle le contact avec le récepteur est assuré ; par exemple, « allo ! salut. Tu m’entends ?… » ;
-la fonction conative correspond au destinataire et à l’action que l’on veut avoir avec lui ;
-la fonction référentielle, ce dont on parle ;
-la fonction phatique prend d’autant plus d’importance que l’on veut (ou que l’on a besoin) de s’assurer la complicité de l’interlocuteur ; elle prend alors des formes variées, souvent implicites, liées o l’intonation, aux mots de complicité, Ã la distance entre les interlocuteurs.
L’existence d’une capacité génétiquement déterminée pour le langage humain est aujourd’hui admise pour l’ensemble de la communauté scientifique ; ce qui reste l’objet d’un débat, c’est la nature exacte de ce qui est inné et la manière dont c’est codé dans les gênes.
Pour J-L. Austin, 1962, l’acte de langage est action.
Nous pensons à l’intérieur des structures d’une langue, indo-européennes pour ce qui nous concerne. Dans sa Leçon inaugurale au Collège de France, R.Barthes, 1977, a défendu l’idée d’un sujet contraint par la langue : « La langur comme performance de tout langage, n’est ni réactionnaire ni progressiste ; elle est tout simplement fasciste ; car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire ». Autrement dit les langues sont des faits structurels qui s’imposent aux individus et déterminent en partie leurs croyances et leurs systèmes de pensée.
Dans une autre tradition, Hölderlin estimait que le langage a été donné à l’homme, pour témoigner avoir hérité ce qu’il est. Notre héritage dans l’espace indo-européen est constitué du grec et du latin. 80% des mots français sont venus du latin. En français le plus grand nombre des mots nouveaux ne viennent pas de l’anglais mais du grec. C.Hagège, 2000, nous rappelle que les langues sont mortelles : vingt-cinq langues meurent chaque année et aucune-hormis l’anglais- n’est à l’abri.
Le statut des langues régionales ou « modines » (moins diffusées, moins enseignées) fait l’objet d’un débat dans notre pays : « c’est de moins en moins la présence des langues régionales qui pose un problème à la société, en tout cas en métropole, mais bien leur absence, génératrice de frustration et de malaise identitaire », Sibille, 2000.
Un adulte sur quatre a été élevé dans une langue régionale ou étrangère, (INSEE, recensement 1999). « Le citoyen qui possède plus d’une langue a une vision du monde plus vaste que celui qui en possède qu’une, maîtriser plusieurs langues est l’un des piliers d’une culture de la paix », Boutros Boustros Ghali , ancien SG de l’ONU).
« La langue n’est créée qu’en vue du discours » (F. de Saussure). Il convient de distinguer le langage tel qu’il est fixé dans les œuvres écrites et le langage parlé. La parole est l’acte pour un sujet de s’adresser directement à un autre sujet. La parole est la synthèse entre le matériau(la voix) et le sens (des mots et des expressions) ; elle est expressive comme geste global et intention et non pas, seulement, par les contenus significatifs (le signifiant, c’est-à -dire le sens désigné par le signe verbal). C’est à travers la parole vivante et directe que peut s’établir dans la réciprocité une véritable relation.
« Le langage est un super système composé d’au moins trois sous-système : le sous-système verbal, le sous-système vocal, le sous-système gestuel » J.Cosnier et alii, 1988.