Laïcité
La laïcité peut revêtir plusieurs formes, dont la plus débattue est la laïcité scolaire.
On peut définir en première approche la laïcité, comme la rationalité critique opposée au dogme, celui, de toute religion officielle, celui de tout athéisme d’Etat. La laïcité n’est pas la simple neutralité. Ces refus constituent le revers de deux caractéristiques » positives » de la laïcité : le respect de la liberté de conscience et la recherche de la liberté de penser. Tel a été l’enjeu principal de l’établissement de la laïcité des années 1880 Ã 1905.
» Dans son combat politique pour l’école et l’Etat, la laïcité s’était définie au début du siècle par opposition à l’Eglise catholique ; celle-ci occupait une position monopolistique dans l’enseignement, elle ne tolérait pas la pluralité en son sein, elle s’identifiait à la réaction « . La laïcité de la troisième république ne s’est-elle pas camouflée en scientificité et rationalité ? » C’était la religion catholique fondée sur la trinité providentielle Raison-Science6Progrès « .
Depuis nous savons que la certitude des preuves expérimentales en sciences n’entraîne pas nécessairement la certitude des théories scientifiques qui demeurent hypothétiques et conjecturales.
Par ailleurs, aujourd’hui, l’Eglise catholique n’est plus l’ennemi extérieur de la laïcité, elle a rejoint le camp des Républicains et admet le pluralisme des idées et la liberté de conscience. Désormais la laïcité concerne » la constitution et la défense d’un espace public de pluralisme et de tolérance…La laïcité est d’abord la » problématicité » (Patocka), Edgar Morin, 1999. On voit par là que la laïcité est un concept politique qui pose le droit et l’organisation de la cité sons pensables et possibles sans référence à un fondement religieux. C.Kintzler, 1998.
Henry Péna-Ruiz, 1999, développe une philosophie de la laïcité en ces termes : promouvoir ce qui peut unir tous les hommes, à savoir une loi commune qui les laisse libres de définir leur éthique de vie et leur démarche spirituelle, ainsi qu’une culture ouverte à l’universel.
Dans cet esprit, Régis Debray, 2002, suggère le passage d’une laïcité d’incompétence (le religieux, ne nous regarde pas) Ã une laïcité d’intelligence (il est de notre devoir de comprendre).
La constitution de la Vème République stipule dans son article 1er » La France est une république, indivisible, laïque, démocratique ert sociale. Elle respecte toutes les croyances « . La laïcité, c’est le peuple dans toute sa diversité.
La laïcité n’est pas un dogme , elle n’est pas une morale qui coexisterait avec d’autres morales de nature religieuse. Elle les permet toutes, à condition qu’elles respectent l’individu et constitue la condition nécessaire pour qu’une société structurellement hétérogène (diversité des normes morales, spirituelles, religieuses) puisse vivre cette liberté de croyance ou de non-croyance, tout en développant une vie et des principes rendant possible l’appartenance à un monde commun.
Le pacte laïque ‘à la française » n’est pas seulement » liberté de conscience « , il est aussi » liberté de penser « , c’est-à -dire mouvement d’émancipation face à toute doctrine englobante, acquisition de l’esprit critique, d’une connaissance distanciée.
Dans un contexte différent de celui des débuts de la IIIème République, l’écoel publique laïque est encore de nos jours, un élément clef de cette formation. J. Bauberot, 1997. La laïcité est-ce une idéologie, une expression juridique, une valeur éducative ? se demande JP Martin,1992.Dans une Euripe en devenir ne faudrait-il pas désormais employer le mot » laïcité » au pluriel ?