PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

SOMMAIRE

LES ENFANTS AGES DE MOINS DE 6 ANS ET LEUR FAMILLE

Éléments de cadrage sociodémographique

Présence d’enfants et activité professionnelle des mères

L’OFFRE D’ACCUEIL

L’accueil individuel

L’accueil collectif

L’offre totale d’accueil

LES RECOURS AUX DIFFERENTS MODES D’ACCUEIL

L’évolution des familles bénéficiaires de prestations pour l’accueil des jeunes enfants

L’accueil des enfants âgés de moins de 3 ans

Des disparités territoriales en termes de recours

L’accueil des enfants âgés de 3 à 6 ans

LES COUTS ET LES INVESTISSEMENTS

Les dépenses publiques consacrées à l’accueil du jeune enfant

Les participations financières au coût des différents types d’accueil

Les coûts des établissements

L’ORGANISATION PERISCOLAIRE DES ENFANTS SCOLARISES EN PREELEMENTAIRE

Une prise en charge liée à la situation d’emploi des parents

Les mères, omniprésentes pendant les temps périscolaires

L’organisation des familles monoparentales

LES SOURCES

Les sources administratives

Les enquêtes auprès des personnes

LEXIQUE

INDICATEURS

BIBLIOGRAPHIE

L’ORGANISATION DU TEMPS PERISCOLAIRE DES ENFANTS SCOLARISES EN PREELEMENTAIRE

En France, en 2010, environ 2,6 millions d’enfants sont scolarisés en préélémentaire. Environ 15 % d’entre eux ne sont scolarisés que le matin. L’amplitude de la journée de classe ne correspond pas toujours à la journée de travail de leurs parents, temps de déplacement inclus. Les parents ont alors parfois recours à des services « périscolaires » prenant en charge les  enfants le matin, le midi, en fin d’après-midi et également le mercredi1 en journée. Dans les familles monoparentales, la prise en charge des enfants sur le temps périscolaire est, a priori, plus difficile, puisque le parent présent dans le logement assume souvent seul leur garde en semaine. Dans ce qui suit, l’analyse de l’organisation du temps périscolaire de ces enfants (environ 14 % des enfants scolarisés en préélémentaire) fait l’objet d’un traitement spécifique.

UNE PRISE EN CHARGE LIEE A LA SITUATION D’EMPLOI DES PARENTS

Lors d’une journée ordinaire (voir encadré Méthodologie et sources), 15 % des élèves de préélémentaire scolarisés à la journée quittent leur domicile avant 8 heures. Plus de neuf enfants sur dix scolarisés en préélémentaire sont accompagnés par au moins un de leurs parents pour les trajets (aller et retour) domicile-école. Après la classe, un tiers des élèves de préélémentaire ne rentrent pas directement chez eux. Ceux scolarisés à la demi-journée sont alors majoritairement récupérés par une personne rémunérée pour les garder chez elle (environ sept sur dix), les autres restent principalement dans l’enceinte de l’école. Lorsqu’au moins un des parents est sans emploi, 88 % des enfants de préélémentaire rentrent chez eux après la classe, contre 48 % lorsque les deux parents travaillent à temps complet. Une fois rentrés chez eux, plus de neuf enfants sur dix sont avec au moins l’un de leurs parents. Le mercredi, matin ou après-midi, la famille est très présente pour prendre en charge ces jeunes enfants. Près de la moitié d’entre eux sont gardés exclusivement par leurs parents (un seul ou les deux). Un quart ne passe aucun moment de ce temps « sans école » avec ses parents. Cette proportion est encore plus faible chez les très jeunes enfants de préélémentaire scolarisés à la demi-journée les autres jours (un cinquième).
La situation dans l’emploi des parents, en particulier leur temps de travail, a une influence directe sur leur présence aux côtés de leurs enfants le mercredi en journée. Lorsque les deux parents travaillent à temps complet, 47 % des enfants ne voient aucun de leurs parents de la journée, sur la plage horaire de prise en charge par l’école les autres jours de la semaine.
Ils ne sont que 15 % dans ce cas quand les deux parents travaillent, dont l’un au moins à temps partiel. Lorsque l’un des parents au moins est inactif ou au chômage, seuls 8 % des enfants ne voient ni leur père ni leur mère en journée. Six enfants de préélémentaire sur dix scolarisés toute la journée déjeunent à la cantine. Lorsque les deux parents ont un emploi à temps complet, 77 % déjeunent à la cantine, contre 37 % lorsqu’au moins un des parents ne travaille pas. Quand ils ne restent pas à la cantine, la grande majorité des enfants rentrent chez eux déjeuner avec une personne de leur famille (80 %). Par ailleurs, 5 % des enfants prennent ce repas avec une personne spécialement rémunérée pour cette tâche, et ils sont jusqu’à 8 % dans ce cas, lorsque les deux parents travaillent à temps complet.
Le temps du déjeuner constitue donc le moment de la journée non pris en charge par l’école où les parents interviennent le moins.

LES MERES OMNIPRESENTES, PENDANT LES TEMPS PERISCOLAIRES

Si l’implication des parents dans le temps périscolaire des enfants scolarisés en préélémentaire est forte, la répartition de ces temps entre les pères et les mères n’est pas égale. Ainsi, sur les trajets domicile-école, dans six cas sur dix, les enfants de  préélémentaire vont à l’école avec leur mère et dans deux cas sur dix avec leur père ; un peu plus d’un enfant sur dix est, par ailleurs, accompagné par ses deux parents. L’implication des pères sur ce trajet est d’autant plus forte que les deux parents travaillent à temps complet. Lorsque les enfants sont de retour au domicile, soit directement après l’école, soit après un mode d’accueil, c’est le plus souvent leur mère qu’ils retrouvent. Ainsi, tandis que plus d’un enfant sur deux est, une fois chez lui, sous la surveillance de sa mère seule, un sur six l’est sous celle de son père seul. Cet écart est encore plus prononcé lorsque l’un des parents est inactif ou au chômage (le parent sans emploi étant plus souvent la mère), mais est plus réduit quand les deux parents sont actifs à temps complet : « seulement » deux fois plus d’enfants se retrouvent alors pris en charge par leur mère plutôt que par leur père à ce moment-là de la journée.
Parmi les enfants gardés exclusivement par leurs parents le mercredi en journée, les trois quarts le sont exclusivement par leur mère et 10 % uniquement par leur père. Au total, 92 % des enfants scolarisés en préélémentaire ne passent aucun moment de la journée du mercredi (sur les plages horaires de prises en charge par l’école les autres jours) avec leur père, tandis qu’ils ne sont que 45 % à ne pas voir leur mère. Comme pour la prise en charge des enfants sur le chemin de l’école ou en fin de journée, dans les familles où l’un des parents est sans emploi, l’écart entre les pères et les mères est encore plus important, et il est plus réduit lorsque les deux parents travaillent à temps complet. Alors que, ce jour-là, la présence des pères auprès de leurs enfants est assez proche quelle que soit la configuration familiale dans l’emploi, celle des mères, en revanche, est nettement plus marquée lorsque l’un des parents est à temps partiel. En pratique, le temps partiel concerne très majoritairement les mères, qui, sans doute – l’enquête ne permet pas de connaître la quotité et les modalités du taux partiel -, sont alors auprès de leurs enfants au moins une partie de la journée du mercredi.

L’ORGANISATION DES FAMILLES MONOPARENTALES

Dans les familles monoparentales, la prise en charge des enfants est a priori plus compliquée dans la mesure où il ne peut y avoir de partage des tâches entre les parents. Sur l’ensemble des temps périscolaires, le recours à des intervenants extérieurs au ménage est alors plus fréquent pour ces familles. Ainsi, le matin, 14 % des enfants vivant avec un seul parent se rendent à l’école accompagnés par un intervenant extérieur, contre 6 % des enfants vivant avec un couple parental. Le midi, sept enfants de famille monoparentale sur dix déjeunent à la cantine, contre six sur dix dans les autres familles. Le mercredi, 30 % de ces enfants ne passent aucun moment de la journée avec ses parents (contre un quart des autres enfants), et 13 % passent toute la journée au centre de loisirs (contre 7 % des autres enfants). Néanmoins, ces familles, qui ont généralement des niveaux de vie plus bas, font moins appel à des personnes rémunérées pour s’occuper des enfants. Elles ont recours à des personnes de leur entourage, notamment les grands-parents, ou aux services collectifs, tels que la cantine, la garderie, etc. où les tarifs sont généralement calculés en fonction des revenus. Pour tous ces temps périscolaires, l’implication de la mère est plus forte dans ces familles que dans les familles avec deux parents. Ce résultat s’explique par le fait que, à la suite d’une séparation, ce sont le plus souvent les mères qui ont la garde des enfants en semaine.

Méthodologie et sources

Les données sur le temps périscolaire sont issues du module complémentaire à l’enquête Emploi 2010 sur la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle réalisée par l’Insee (cf. sources). Le champ de l’étude a été restreint aux enfants scolarisés en préélémentaire et vivant avec un couple parental. Pour des raisons de lisibilité, on appelle « mère » la femme du foyer et « père » l’homme du foyer. Il peut s’agir, dans certain cas, d’un beau-parent, conjoint du parent avec qui l’enfant habite. Dans l’étude, la journée ordinaire permet d’appréhender l’organisation familiale autour de la journée scolaire ordinaire d’un enfant. Le jeudi a été choisi car c’est le jour le plus représentatif en moyenne (le lundi peut être particulier car c’est le lendemain du week-end ; le mardi et le vendredi se situent quant à eux juste avant un moment de repos). Les résultats décrits reposent sur 2 016 observations. Ces résultats s’appuient fortement sur l’Insee première n°1370, (cf. bibliographie).

L’offre d’accueil péri et extrascolaire

Le temps périscolaire est constitué des heures qui précèdent et suivent la classe durant lesquelles un encadrement est proposé aux enfants scolarisés. Il s’agit :

• de la période d’accueil du matin avant la classe ;
• du temps méridien (de la fin de la matinée de classe au retour en classe l’après-midi comprenant le cas échéant un temps de restauration) ;
• de la période d’accueil du soir immédiatement après la classe.

Le temps extrascolaire est le temps durant lequel un encadrement est proposé aux enfants : le mercredi ou le samedi toute la journée ou sur l’après-midi lorsqu’il y a école le matin, le dimanche, les jours fériés et durant les petites et grandes vacances scolaires. Durant ces temps, l’accueil des enfants est généralement organisé dans des locaux situés au sein même de l’école ou à proximité. Afin de permettre aux parents de concilier leur vie familiale avec leur vie professionnelle et d’offrir aux enfants un accueil proposant des activités de qualité, les Caf interviennent dans le champ de l’accueil péri et extrascolaire en soutenant le fonctionnement des accueils de loisirs sans hébergement (Alsh) au moyen de deux outils : la prestation de service aux accueils de loisirs sans hébergement et le contrat « enfance et jeunesse » (Cej). Outre des critères définis par la branche Famille, le bénéfice de la prestation de service (Ps) Alsh versée par les Caf est conditionné au respect de la réglementation relative à la protection des mineurs, et seuls les accueils qui effectuent à ce titre une déclaration auprès des services départementaux de la jeunesse peuvent être financés.

En 2011, les Caf ont versé plus de 332 millions d’euros au titre de la Ps Alsh en direction de plus de 20 000 équipements, et plus de 297 millions d’euros au titre du Cej, lesquels couvrent 60 % des Alsh bénéficiant d’une Ps. Les collectivités territoriales représentent les deux tiers des actes financés. Elles sont particulièrement impliquées sur le temps périscolaire des enfants âgés de moins de 6 ans et représentent 79 % des heures d’accueil financées par les Caf, le reste (21 %) relevant de la responsabilité des associations.

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