PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

"La violence de l’’enfant : une nébuleuse protéiforme

L’’agressivité est un des vecteurs d’’expression de la pulsion d’’auto-conservation. Elle peut
volontiers être orientée au service du développement individuel et du dépassement de soi. Mais elle est aussi susceptible de se déployer de façon mal contrôlée, débordante, progressant alors sur le terrain de la violence. En tant qu’’usage déréglé de la force selon son acception étymologique, la violence est quant à elle toujours délétère : il n’’y a pas de bonnes violences. Bien au-delà de ce sens fondamental, le phénomène violent recouvre en réalité une nébuleuse de manifestations diverses : violence physique, verbale, psychologique, individuelle ou groupale, dirigée vers soi ou vers l’’autre, bruyante ou silencieuse……
La violence est une notion protéiforme, dont la complexité est majorée par le relativisme
culturel et historique qui préside à ses représentations. Dès lors, la violence à l’’école ne saurait
se présenter comme l’’objet délimité d’’une appréciation univoque, mais bien comme une réalité complexe au croisement des virulences de l’’institution scolaire, des enseignants,
et de ces enfants parfois devenus acteurs de processus violents.

LA VIOLENCE À L’’ÉCOLE : MIEUX COMPRENDRE, POUR MIEUX TRAITER.

La violence : des maux et des mots
Si la violence est inhérente au développement psychoaffectif de l’’enfant, elle doit rencontrer,
au seuil de la vie et à travers la relation, les contenants nécessaires à sa transformation.
L’’agressivité primaire pourra alors être contrôlée, puis relayée par le déploiement de la pensée et de son précieux acolyte : le langage. Le savoir-dire et le pouvoir-dire l’’emportent progressivement sur l’’agir, signant la transition du passage par l’’acte à l’’expression verbale,
et offrant à l’’enfant la perspective de réponses plus élaborées/adaptées aux stimuli environnementaux.

On comprend dès lors comment d’’éventuelles fragilités des processus de mentalisation sont susceptibles de faire le lit du passage à l’’acte, violence éruptive apparaissant comme la seule voie de résolution des tensions, et marquant l’’empire de la sensorialité et de la motricité face à la défaite des mots. Notons que les comportements violents chez l’’enfant d’’âge scolaire peuvent advenir dans des contextes cliniques excessivement variés (autisme, dépression, troubles psychopathiques, troubles fonctionnels, retard mental, situation de maltraitance), et ne sont en aucun cas spécifiques de tel ou tel diagnostic.

École et violence : de la vulnérabilité au risque de cristallisation
L’’école peut être un lieu de cristallisation des vulnérabilités subjectives évoquées. Les enfants
n’’entrent pas tous dans la situation scolaire avec le même bagage développemental, et ne sont pas également équipés pour s’’engager dans les apprentissages et la nouvelle dynamique sociale dans laquelle ils sont propulsés. Il est nécessaire de comprendre comment l’’arrivée en maternelle peut générer une rupture dans la connaissance que l’’enfant avait jusqu’’alors de lui-même, le poussant à instaurer des défenses comportementales inédites, par agitation ou violence. Le rôle de l’’entourage de l’’enfant, considéré à la fois selon l’’angle de la qualité du climat familial et des représentations véhiculées sur l’’école, est ici déterminant.

PROPOSITIONS
Ces constats doivent nous orienter vers les évolutions suivantes :
– compréhension VS intolérance : il est aujourd’’hui essentiel de repositionner le débat en intégrant le rapport de la violence à la souffrance, dénominateur commun à la multitude de ses modalités d’’expression. C’’est là le seul prisme interprétatif pertinent et apte à éviter l’’écueil du rejet et de la marginalisation de ces enfants, cercle vicieux contre-productif venant renforcer les diffcultés et inadaptations.
– adaptation VS immobilité : en tant que lieu d’’accueil, il est important que l’’institution scolaire se situe dans une dynamique adaptative face à la diversité des enfants scolarisés.
– collaboration VS isolement : il s’’agira de mobiliser au maximum l’’intervention des RASED, des services de santé scolaire et de l’’ensemble des professionnels-ressources, selon une logique d’’accompagnement et de tiercialisation soutenante.
Ces progrès ne pourront se réaliser qu’’à travers la mise en place d’’une véritable politique de l’’enfance, intégrative et interdisciplinaire".

L’ensemble des travaux en PJ

Document(s) associé(s) :

pdf/Colloque_Violence_a_l_ecole_Fevrier_2012.pdf

Print Friendly
Categories: 4.2 Société

Répondre