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L’Association des Maires de Grandes Villes de France s’est associée au Réseau Français des Villes Educatrices (RFVE) et à l’Association Nationale des Directeurs de l’Education des Villes (ANDEV) pour organiser, le 9 février, une journée sur la « pause méridienne » afin d’apporter matière à réflexion sur ce temps particulier de la journée de l’enfant, dans un contexte de refonte possible des rythmes scolaires.
Les trois organismes se sont assurés les concours de la Fédération des Maires des Villes Moyennes, qui a mené une enquête sur les tarifs dans les cantines scolaires et du Centre National de la Fonction Publique Territoriale, dont le pôle éducatif de Nancy vient d’être lancé.
Initiée lors d’une réunion de la commission « Education » de l’AMGVF, comme l’a rappelé Colombe Brossel, adjointe au maire de Paris, la journée a été un réel succès : 120 élus et techniciens inscrits et une liste d’attente malheureusement non satisfaite.
Dès l’introduction, le contexte était posé : une montée de la demande des inscriptions en maternelle, quantitative et qualitative, des préoccupations croissantes quant à l’obésité des enfants, le souci d’un égal accès à la restauration pour tous.
Pour l’ANDEV, cette première édition mérite d’être renouvelée. Anne-Sophie Benoît, sa présidente, a rappelé que la restauration à la cantine répondait à des enjeux de santé publique, sociaux, d’aménagement du territoire et que les enfants y restent un quart de leur temps scolaire.
Cette pause doit s’inscrire en lien avec le projet d’école : se servir, utiliser des couverts, vivre en groupe. L’intégration du temps de repas dans le temps scolaire est interrogée ; la part de l’action locale par rapport à l’implication de l’Etat également.
Pour le CNFPT, représenté par le directeur de l’INSET de Nancy, Jean-Jacques Duffourc, la collaboration avec l’éducation nationale constitue un enjeu majeur.
Parmi les villes présentes, on comptait Angers, Aubervilliers, Belfort, Bordeaux, Brest, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Metz, Mulhouse, Rennes. L’intérêt de la journée consistait également en la présence des associations de parents d’élèves : FCPE et PEEP, ainsi que des associations intervenant dans le cadre de l’école ou produisant des travaux de recherche sur les rythmes scolaires, comme « Jeunesse en plein air ».
Un consensus s’est établi autour du fait que la « pause méridienne » se situait à l’articulation du temps scolaire et non scolaire. Elle pose la question des responsabilités. C’est un temps repéré par les chrono-biologistes : de 12 h 30 à 15 h 30 l’enfant perd de sa concentration. Les attentes sur ce moment particulier concernent la gratuité, les circuits courts, les activités obligatoires ou pas…
De nombreux exemples ont pu être donnés sur des initiatives ou réflexions en cours, qui ont été utiles aux participants et pourront ultérieurement faire l’objet d’une médiatisation plus importante.
Des enjeux éducatifs
Ainsi, la ville de Brest a-t-elle évoqué la mutualisation des espaces de libre choix (informatique, etc.). L’objectif pour la ville est d’élargir les ressources disponibles pendant cette pause.
Mulhouse a détaillé comment était investie la compétence périscolaire désormais au niveau de l’agglomération. Tous les sites périscolaires en gestion directe sont déclarés accueil de loisirs et bénéficient d’un financement de la Caisse d’allocations familiales (via le Contrat enfance jeunesse). Le lien avec les Ateliers d’arts plastiques (APAP) et le musée des Beaux-arts a permis d’illustrer la démarche éducative mise en oeuvre pour familiariser les enfants à de nouveaux univers.
A Lille, les enfants ont travaillé sur le projet de cour d’école avec un designer.
Une volonté partagée d’accueillir tous les enfants le plus facilement possible
Grenoble a évoqué le problème du dimensionnement des écoles par rapport à l’accueil, qui conditionne la qualité de ce dernier. Celle-ci atteint des limites face à la demande et pose la question des priorités sans discrimination. Rennes a insisté sur le besoin d’encadrants qualifiés, de formation simultanée des enseignants, du personnel de cantine et des animateurs. Bordeaux a expliqué le fonctionnement de sa « Carte famille multi services » qui concerne 97 écoles et 15 000 élèves.
L’alimentation et les modalités de réponse
Un thème a beaucoup mobilisé les participants: celui du « sans viande ». Ceci renvoie au thème de la laïcité, pour Aubervilliers, qui organisera prochainement des Assises à ce sujet.
Lyon propose à ses 33 000 enfants une offre diversifiée : classique, sans viande, spécialement adaptée aux allergies, ainsi qu’un self. Ainsi 60 % des enfants déjeunent à la cantine. Une commission des menus a été créée, des produits variés sont utilisés pour une éducation au goût, via l’assaisonnement, par exemple.
Angers a créé un établissement public industriel et commercial pour assurer la restauration scolaire dans la ville. Il est présidé par l’adjoint au maire chargé de l’éducation et de l’enfance. La mission de l’EPIC consiste à cuisiner, servir et également à contribuer à l’éducation nutritionnelle via des animations spécifiques.
Bordeaux a souligné l’utilité du SIVU Bordeaux-Mérignac, qui s’est mis en place pour une cuisine centrale mutualisée. L’équipement est un succès et distribue 19 000 repas par jour.