In Jeunesse, Etude et Synthèse – N°12 de Février 2013 :
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L’approche par compétences (APC) s’impose aujourd’hui dans le secteur de l’éducation non formelle au travers d’initiatives variées visant à faciliter la reconnaissance des aptitudes et savoir-faire acquis par les jeunes dans leurs engagements et activités associatives. Un exercice de clarification s’impose, afin de mesurer les enjeux de cette évolution et permettre à chacun, professionnel ou militant associatif, de consolider son regard, ses choix, et de mieux ajuster ses pratiques.
l’instar des pratiques et dispositifs observables à l’école et en entreprise, l’introduction de l’approche par compétences (APC) dans le secteur de l’éducation non formelle (ie: réalisée hors de l’école) se traduit, d’un côté, par une multiplication des référentiels et des livrets de compétences, et, de l’autre, par des pratiques réflexives de construction et d’identification de compétences spécifiques aux personnes et à la nature de leur engagement. Ces deux orientations amalgamées par la notion de compétence traversent souvent l’architecture d’un même dispositif. Un outil comme le Youthpass [1], dispositif de reconnaissance des apprentissages non formels dans le champ des activités de jeunesse, mis en place en 2006 par la Commission européenne, en constitue un bon exemple [2]. D’un côté, il est centré sur le sujet apprenant, et conçoit l’identification des compétences comme le produit de la réflexion de ce sujet lui-même sur sa propre expérience. De l’autre, il adosse cette reconnaissance au cadre des «compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie», établi par le Parlement et le Conseil de l’Europe en 2006, c’est-à-dire à des attendus institutionnels et formels. C’est dire si le concept mérite d’être clarifié.