In La Gazette.fr – le 22 mars 2013 :
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Yvon Robert, maire (PS) de Rouen (Seine-Maritime, 111 850 habitants), a été enseignant et inspecteur général de l’éducation nationale. Selon lui, la réforme des rythmes scolaires est une réforme fondamentale dans l’intérêt de l’enfant.
Vous avez choisi d’appliquer la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée scolaire 2013. Pourquoi ?
Depuis la mise en place de la semaine de 4 jours dans les écoles, il y a une dégradation des apprentissages scolaires. Il est urgent de répondre à cette problématique en accordant aux enfants une demi-journée supplémentaire d’apprentissage tout en diminuant leur journée scolaire.
C’est le sens de la réforme.
Une année d’apprentissage est extrêmement importante dans la scolarité, c’est pour cette raison que la ville de Rouen mettra en place cette réforme dès la rentrée 2013.
Vous avez été enseignant puis inspecteur général de l’éducation nationale, que pensez-vous de la réforme, sur le fond et sur la forme ? Par exemple : ne peut-elle être source d’inégalité, ce que lui reprochent des parents d’élèves ?
Cette réforme des rythmes scolaires est avant tout une réforme des temps d’apprentissage, construite dans l’intérêt de l’enfant, et elle est fondamentale. Nous savons aujourd’hui que la concentration des enfants est plus importante le matin.
La réforme propose de passer de 4 matinées d’apprentissage à 5, soit 20 % d’augmentation de temps d’apprentissage efficace. En ce sens, elle apporte à tous les élèves des chances de réussite supplémentaires.
Les collectivités locales jouent un rôle d’accompagnement de la réforme. Elles le font le mieux possible mais la lutte contre les inégalités scolaires passe d’abord et avant tout par les apprentissages scolaires.
Vous dites que la ville est prête pour appliquer la réforme, en quoi l’est-elle ? Et techniquement, comment son application va-t-elle se concrétiser pour les élèves ?
Depuis 2008, la ville met en place une politique éducative volontariste avec pour objectif le respect des rythmes de l’enfant sur l’ensemble de la journée, sur les temps scolaire, péri et extra scolaires.
Nous sommes autant attachés au besoin de souffler des enfants qu’à celui des adultes. Allonger la pause méridienne de 15 minutes et terminer la classe à 15 h 45 au lieu de 16 h 15 apportent un temps de pause supplémentaire nécessaire à tous.
Par ailleurs, nous avons lancé une large consultation auprès de tous les parents d’élèves sur le choix du mercredi ou du samedi pour la demi-journée supplémentaire d’apprentissage.
Il s’agit là d’une démarche relativement unique et exemplaire en termes de concertation, dont nous aurons le résultat à la fin du mois de mars.