De nombreux spécialistes, comme Claude Lelièvre, historien de l’éducation,
récemment dans Le Monde, des syndicalistes, des responsables de mouvements
d’éducation populaire, des pédagogues célèbres comme Philippe Meirieu, André
Giordan, Eveline Charmeux, Gérard de Vecchi, des praticiens reconnus comme
Sylvain Grandserre1, et tant d’autres personnalités, répètent inlassablement que
nous assistons depuis quelques années à une terrible entreprise de destruction de
l’école.
Les démonstrations sont faites, elles ne sont guère contestables : nous allons
à la catastrophe.
De bonnes âmes s’indignent de tels propos, en particulier chez les cadres qui
prônent la loyauté, l’obligation de l’obéissance, le respect de la règle démocratique…
Certaines s’expriment en conscience soit parce qu’elles adhèrent à l’idéologie ultra
libérale mise en oeuvre avec une détermination purement sarkozienne, ce qui est
parfaitement leur droit2, soit parce qu’elles méconnaissent l’histoire de l’école, ses
fondements, ses enjeux, ce qui peut s’expliquer partiellement par l’absence totale de
prise en compte de ces questions fondamentales dans leur formation, soit par une
soumission qui s’adapte à toutes les alternances. D’autres s’expriment par
opportunisme, ce qui est moins honorable surtout si les mêmes, quand ils étaient en
exercice en 1989/90/91, n’avaient pas les mêmes préoccupations et se seraient sans
doute indignées si M. Jospin avait usé de l’autoritarisme, des sanctions, des
menaces.
Leur opposition affichée, leur désobéissance, leur résistance passive Ã
cette époque auraient mérité des analyses plus poussées dans le cadre d’un bilan
sérieux et honnête, qui n’a malheureusement jamais été fait, de la loi de 19893.
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