LE PSE (PROJET SOUTIEN A L’EXCELLENCE) : UN PARTENARIAT ENTRE DEUX ECOLES SUPERIEURES ET UN LYCEE EN ZEP
Quelle est l’efficacité des stratégies de démocratisation de l’accès à l’éducation supérieure grâce aux conventions entre « grandes écoles » et lycées de ZEP ?
C’est la question que Graciela Padoani David a posée dans sa thèse soutenue en 2008, en interrogeant les données collectées à travers l’étude sur le terrain de l’un de ces dispositifs appelé « Projet Soutien à l’Excellence» (PSE). Il a été mis en place à partir de l’année scolaire 2005-2006 –et pour trois ans- dans un lycée du Nord-Pas-de-Calais, en partenariat avec une école d’ingénieurs et une école de commerce (Campus EIPC-ESCIP, Ecole d’Ingénieurs du Pas-de-Calais, Ecole Supérieure de Commerce International du Pas-de-Calais).
L’un des apports qui a été jugé le plus intéressant par le jury de soutenance de la thèse est l’analyse des effets du tutorat des élèves par des étudiants-tuteurs d’école supérieure issus de pays en voie de développement, auxquels les lycéens de milieux défavorisés, majoritairement issus de l’immigration, pouvaient s’identifier. Nous nous limiterons dans cette intervention à ce seul point.
Il a déjà été étudié dans des recherches aux Etats-Unis et en Europe, qui ont montré que des enseignants ou des tuteurs issus des mêmes minorités ethniques que les élèves avaient de meilleurs résultats avec ceux-ci, notamment parce qu’ils favorisaient une identification positive. Les deux premières années de projet les étudiants-tuteurs –en échange académique d’un an en France – étaient issus des pays suivants : Argentine, Chili, Equateur et Brésil. La troisième et dernière année de projet trois autres nationalités se sont ajoutées : Togo, Sénégal et Gabon.
Les résultats présentés ici concernent les deux premières années scolaires 2006-2007 et 2007-2008. 14 étudiants « méritants » ont chaque année suivi le dispositif. Ils ont été choisis par leur professeur principal.
Les élèves ont bénéficié de deux heures de tutorat par semaine en petits groupes. Les meilleures activités et stratégies pédagogiques mises en place dans les grandes écoles ont été utilisées afin d’accroître l’accès des élèves à l’éducation supérieure et par là, d’améliorer leur employabilité et leur mobilité sociale (voyage à l’étranger, cours d’expression corporelle et vocale, activités durant la semaine de la science, visites aux musées, visites en entreprise, rédaction de CV – curriculum vitae – entretiens d’embauche filmés, etc.).
Le but était également d’accroître l’intérêt et la motivation des élèves, grâce à l’apport d’activités différentes leur permettant d’élargir leurs modes traditionnels d’apprentissage, et, de les aider à explorer la possibilité de continuer des études supérieures.