Les mesures successives prises par Xavier Darcos, sous l’impulsion du président Sarkozy et en parfaite cohérence avec la politique gouvernementale, ne peuvent conduire l’école française qu’à la catastrophe… à court, à moyen et à long terme.
Souvent habilement habillée sous les oripeaux de la générosité sociale, la destruction de l’école de la République se met en place de manière cohérente, déterminée, et sans susciter de mouvements suffisamment significatifs tant dans le paysage syndical que politique.
Il suffit d’énumérer quelques-unes des récentes décisions pour prendre l’ampleur de ce qui se passe sous nos yeux :
– abandon des programmes du primaire de 2002 qui avaient fait l’objet d’une large concertation et d’un vaste consensus, pour revenir, peu ou prou, aux programmes de la 3ème République…
– réduction de la semaine scolaire, avec les déséquilibres chronobiologiques très graves qu’elle ne manquera pas d’entraîner chez les enfants les plus fragiles…
– organisation du soutien et de stages de remise à niveau pendant les vacances sans évoquer les transformations prioritaires des pratiques pendant le temps scolaire…
– disparition des cycles qui, avec le travail en équipe, devaient permettre un enseignement plus personnalisé et diminuer le redoublement…
– remise en question des Réseaux d’Aide (RASED) et de la plupart des dispositifs susceptibles de venir en appui aux enseignants dans les situations difficiles…
– abandon des politiques éducatives partenariales et diminution drastique des moyens qui leur étaient affectés…
– changements d’orientation radicaux, et sans véritable travail en amont, des programmes de plusieurs disciplines du secondaire… attaques contre les matières jugées « subversives » (comme les Sciences économiques et Sociales)…
– disparition programmée de tout cadrage national de la formation professionnelle des enseignants et réduction de celle-ci à la portion congrue, en particulier pour le second degré, juste au moment où l’on annonce une réforme pédagogique du lycée…
– absence de toute réflexion sur le collège qui reste, quoi qu’on en dise, le maillon le plus faible de notre système… suppression progressive de la carte scolaire avec un accroissement inévitable des phénomènes de ghetto et des inégalités entre les établissements…
– et, bien sûr, réduction dramatique des moyens…
Tout va clairement dans le même sens.
La suite …