Mardi 28 avril 2015 avait lieu la troisième réunion de la commission Parcours professionnels du Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop). L’occasion de faire le point sur la mise en place du service public régional de l’orientation (SPRO) et du conseil en évolution professionnelle (CEP) avec sa présidente Christiane Demontès.
Outiller “supplémentairement” les structures
Toutes deux expérimentatrices du SPRO, les Région Bretagne et Rhône-Alpes sont venues témoigner de leur volonté commune de mobiliser l’ensemble des acteurs de l’accueil, de l’information et de l’orientation. Et si le poids de l’histoire se fait sentir dans les deux régions avec l’expression d’une certaine antériorité dans la mise en œuvre d’un service public de l’orientation, Christiane Demontes insiste sur le cas rhônalpin [1] : “bien avant la loi du 5 mars 2014, il y avait déjà un SPRO depuis plus de dix ans, via le Pôle Rhône-Alpes de l’Orientation (Prao) qui a réussi à faire travailler de concert l’ensemble des structures, des services de l’Éducation nationale via les CIO jusqu’aux associations locales…”.
Reste qu’en matière de CEP, c’est pourtant avec les seules délégations régionales des opérateurs nationaux [2] que la Région a décidé de travailler dans un premier temps. Non pour écarter les autres réseaux, mais pour d’abord “partir de l’analyse des opérateurs nationaux pour outiller « supplémentairement » les structures sur la question du premier niveau d’intervention du CEP”, précise-t-elle. Choix un peu différent en Bretagne où, par exemple, “les chambres consulaires sont dans le coup, en particulier pour le conseil spécialisé en création/reprise d’entreprise, entrepreneuriat”.
L’impact des futures fusions de Régions
Une autre différence vient de la réorganisation territoriale à venir : là où la Bretagne demeure inchangée, Rhône-Alpes est appelée à fusionner avec l’Auvergne, ce qui laisse présager de complémentarités à optimiser. Ainsi de Chantal Bunel Delarche, directrice de la formation continue, qui explique que sa région a peu travaillé à la mise en place d’une plateforme dématérialisée alors que l’Auvergne, de par sa configuration géographique, dispose déjà d’un outil. C.Q.F.D. : “sans doute la future ex région Rhône-Alpes prendra-t-elle appui sur la future ex région Auvergne”…
Pour ce qui est de l’articulation entre le niveau 1 du CEP et le SPRO, Christiane Demontès observe que la démarche n’est pas encore “complètement intégrée par les opérateurs”, et souligne le rôle de la commission Parcours professionnels pour “irriguer l’ensemble des acteurs”. Et avant la prochaine réunion prévue pour le 26 mai, elle-même continuera à les rencontrer.
Parmi ses sujets de préoccupation, la question de l’ingénierie de financement, liée au niveau 3 du CEP, la conduira notamment à revoir le Fonds paritaire de sécurisation des parcours, le Fongecif, ou encore les partenaires sociaux pour la mobilisation des Opca. Et de conclure : “rien de révolutionnaire mais un suivi pas à pas de la mise en œuvre de la réforme pour que l’on puisse prendre les bonnes habitudes”, avec l’objectif central de “faciliter l’accès la formation des publics les plus fragiles”.
Notes
[1] Pour un rappel de l’historique breton, lire notre article.
[2] Pôle emploi, Apec, Cap emploi, Missions locales, Opacif.