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Une adhésion difficile
Le projet de réforme de Jean Zay est bloqué par de nombreuses oppositions. La droite dénonce un "danger autoritaire" et entend "protéger les droits du père de famille et les disciplines gréco-latines contre l’école unique totalitaire et athée". A gauche, le Syndicat National des Instituteurs craint une absorption du Primaire Supérieur par le Secondaire. A la Chambre, la commission parlementaire enterre la réforme. C’est l’enlisement. Jean Zay procède habilement par l’expérimentation et par la voie réglementaire. Profondément, la mutation a eu lieu.
Réformes nouvelles
Jean Zay prolonge jusqu’à quatorze ans l’obligation scolaire et dédouble les classes au-delà de trente-cinq élèves (octobre 1936), ce qui permet la création de postes dans le primaire (5241 en 1936) et dans le secondaire (2252 chaires créées en 1936-1937). Sa politique d’équipement scolaire, dans le cadre des Grands Travaux, est exemplaire. L’Etat multiplie par cinq et rationalise ses dotations qui financent pour la première fois l’ensemble de l’équipement pédagogique.
De nouvelles instructions pour une pédagogie active
Dans sa circulaire aux recteurs du 9 octobre 1936, pour lutter contre le surmenage, Jean Zay recommande de mieux répartir le travail à la maison, d’étaler les compositions ; il récuse les méthodes pédagogiques absurdes comme le recopiage. Les Instructions de 1938, saluées par Celestin Freinet pour leur modernité, allègent et refondent les programmes de toutes les matières et remplacent la méthode d’autorité par la méthode active. Elles introduisent les activités dirigées du samedi après-midi.
L’éducation physique
La scolarisation de l’Education Physique, jusqu’alors très militaire, est aussi une réponse des démocraties aux régimes totalitaires. Le projet de loi qui rend obligatoire l’éducation physique de 6 à 16 ans (juin-juillet 1937), dans et hors de l’école, piétine à l’Assemblée.
En attendant, Jean Zay expérimente "l’heure quotidienne" de sport dans le Loiret, l’Aude, la Meurthe-et-Moselle, dès la rentrée de 1936: en fait, une demi-heure par jour et la fameuse demi-journée de "plein air". L’expérience est élargie à 29 départements en 1937, et à 40 en 1938. Le couronnement de cette politique est l’institution du Brevet sportif populaire (mars 1937), initiative partagée avec Léo Lagrange, sous-secrétaire d’Etat aux Loisirs et Sports : 450 000 candidats dès la première saison, un énorme succès.