PEdT et POLITIQUES EDUCATIVES :
enjeux des territoires apprenants et leviers de transformations sociales
Depuis notre AG du trentenaire, l’an passé, nous poursuivons la réflexion-action autour des rapports, requalifications, formatages différents… entre « territoires et éducation dans le champ social » . Et avec le chantier du PEdT et celui, concomitant, de l’éducation inclusive et partagée avec nos amis de la FGPEP, constituent NOS sujets principaux de préoccupations militantes et…prismées ; une part importante de notre engagement à travers notre centre de ressources, des articles dans la presse, des rencontres de personnalités… des formations d’acteurs, des interventions pour des collectivités, des associations nationales ou locales ; au total plus de 300 interventions de membres du réseau.
Et la définition du PEdT que nous « portons » retient l’attention de nombre d’élus, éducateurs de tous ordres, collectivités qui s’interrogent sur les ambitions d’un tel « format » d’éducation partagée, sur les conséquences avec d’autres programmes portés par d’autres institutions comme «La Ville ».
« Le projet éducatif territorial constitue le cadre par lequel la communauté éducative contribue à la définition, l’organisation et la mise en œuvre, sur des valeurs et des finalités partagées, d’une politique éducative à l’échelle territoriale. Il prend en compte les différentes dimensions du développement du jeune et veille à ce que sa mise en œuvre s’inscrive dans une approche globale de ce développement. »
« Le projet éducatif territorial comprend l’ensemble des actions qui contribue à assurer la réussite de tous les enfants et les jeunes, à organiser la continuité éducative entre le temps scolaire et les autres temps de l’enfant, à associer les parents et plus largement la communauté éducative à l’atteinte de ses objectifs. Il permet de coordonner les actions pédagogiques organisées dans le cadre du projet d’école avec les initiatives des collectivités territoriales et les propositions des associations dont celles de l’éducation populaire. Il organise et valorise leur complémentarité au service de la cohérence et de la continuité éducative à l’échelle territoriale. »
C’est pourquoi il nous semble nécessaire dans cette période d’élaboration des programmes municipaux de renchérir sur notre volonté de qualifier le PEdT comme levier pour un véritable projet éducatif et global territorial. Certes le format préconisé par le MEN constitue une avancée sérieuse mais par trop administrée, laquelle, de facto, ne renforce pas les nécessaires co-constructions autour des valeurs éducatives et sociales à mettre en oeuvre dans des espaces-temps en évolution à travers le numérique comme levier de transformation des pratiques pédagogiques, des modes d’appropriation des connaissances et du rapport à autrui.
De plus la refondation du rapport au travail par le développement d’une économie sociale et plus solidaire nécessite d’avoir une approche scolaire adaptée aux compétences qu’elle exige. C’est donc bien des interactions entre les territoires de la demande sociale et des outils à créer qu’il convient de réfléchir pour refonder la démarche éducatrice que doivent porter notamment les communes.
C’est à travers les regards que nous porterons sur notamment les questions dites de gouvernance, de pilotage, des inter-actions entre dispositifs, des formats pour l’éducation inclusive et partagée ( du CEL au CLAS et au PRE, de l’Education prioritaire au Projet Educatif de Territoire (PEdT) et au PEG… que nous pourrons envisager une modification des pratiques sociales en vue notamment d’une élaboration collective d’un PEG .
Nous nous interrogerons sur les nouvelles formes de « coopérations-??constructions » éducatives, sociales, pédagogiques, professionnelles, administratives… numériques, à promouvoir au sein, notamment, des communes.
Pour entrée dans le sujet, quelques réflexions qui se veulent contributives aux échanges de cette journée.
Je constate comme vous, probablement, que la juxtaposition d’interventions dans le champ Educatif dont scolaire mériterait de meilleures coordinations si l’on veut que les réponses diverses puissent être connues et portées en cohérence afin que la co-édition éducative et sociale devienne réalité.
Quelques questions relatives à la mise en place du PEdT :
– Quelle est l’efficience d’un tel projet ?
– Quelles compétences développe-t-il pour les destinataires finaux des actions mises en œuvre mais aussi pour les encadrants ?
– Quelles sont les constituants éducatifs qui relèvent des territoires ? Quels sont les recouvrements ? Les différences ? Les fonctions qui se superposent ? Les logiques engendrées par LA démarche?
– Quelles qualifications pour les parcours des protagonistes engagés dans le processus ? Dans le dispositif ?
– Comment peut-on faire pour dépasser les situations de défiance pour aller vers des rapports de confiance ?
– Comment changer d’ambition pour faire société dans une société numérique en favorisant l’inclusion par la médiation et le pouvoir d’agir ?
– Comment accompagner les élèves -donc les enfants- dans une enquête sur les savoirs à apprendre, qualifiés de transparents par Laparra en 2011) plutôt que de les orienter vers des « activités » ?
– Quelles sont les conditions nécessaires (et pas toujours suffisantes) pour que se crée et perdure une dynamique partenariale ?
– Comment passer d’un Etat redistributeur à un Etat régulateur de la guidance publique vers la coopération des acteurs publics et privés ?
Les pratiques collaboratrices ne sont pas innées et le travail en réseau ne constitue pas encore une pratique validable car on ne reconnaît que l’individu et pas le collectif
Education et Devenir demain à Marseille
Le communiqué commun asso du CAPE et FCPE
Des questions pour des TR
– Quelles sont les dynamiques contributives à établir pour une coopération en actions dans les territoires ?
– Comment penser la persévérance scolaire et la réussite éducative comme nos amis québécois ? La gouvernance contributive et pas seulement régulatrice et gestionnaire ?
– En quoi ce qui relève du numérique détermine-t-il le tronc commun et les spécificités de chacun des protagonistes pour fabriquer l’école intelligente à partir des intelligences et ressources du territoire ?
AG CNAM – 12 Février 2014