INTERACTION: l’idée d’interaction est due au sociologue G. Tarde (1843-1904). la notion a reçu une extension large dans l’Introduction ta the Science of Sociology (1921) de R.E. Park et W.E. Burgess. Concept qui s’applique tout autant au comportement des objets physiques qu’à celui des individus, l’interaction constitue une problématique centrale pour l’ensemble des sciences.
En pédagogie, P. Perrenoud, 1991, a souligné les ambigüités et paradoxes de la communication en classe, notamment dans le domaine de l’évaluation: « toute interaction ne contribue pas à la régulation des apprentissages! " l’interaction sociale est un phénomène complexe où interagissent plusieurs dimensions: cognitives, sociales et culturelles, dans un cadre spatio-temporel historiquement et culturellement situé, marqué par des règles et par des valeurs.
En psychologie sociale, l’interaction se définit en termes de « relations interpersonnelles entre deux individus au moins, par lesquelles les comportements de ces individus sont soumis à une influence réciproque, chaque individu modifiant son comportement en fonction des réactions de l’autre", R. Chemama, 1997. Des interactions apparaissent fréquemment en psychologie, quand une relation entre une certaine variable indépendante et une variable dépendante est modifiée en fonction du niveau pris par une autre variable indépendante.
Par exemple, les effets de la malnutrition chez le nourrisson (première variable indépendante) ne jouent pas de la même façon sur le développement intellectuel ultérieur (variable dépendante) suivant le niveau socio-économique (deuxième variable indépendante) des familles qui élèvent les enfants. Autre exemple, la mise.en évidence d’une interaction entre le génotype et l’environnement pour un comportement donné, signifie que les génotypes n’ont pas le même effet suivant les environnements dans lesquels ils sont placés et, inversement, que les environnements n’ont pas les mêmes effets sur les différents génotypes
. L’étude psychologique des interactions sociocognitives à permis de mettre en évidence le rôle constructif de l’interaction sociale pour le développement cognitif. Par cet exemple, on comprend que l’approche interactionniste ne se limite pas à étudier l’interaction comme lieu privilégié d’observation de certains phénomènes (version «faible» de la thèse) ; elle stipule plutôt que la dimension interactionnelle de ces phénomènes est constitutive de la façon dont ils sont organisés (version « forte" de la thèse), P. Watzlawick, 1981.
Dans le domaine de la communication, le sociologue américain E. Goffman, 1973, considère la vie sociale comme un théâtre relevant d’une « mise en scène", où domine un ensemble de « rituels d’interaction", de gestes, de mimiques, d’expressions verbales. la théorie sociocognitive d’A. Bandura, 2003, attache une grande importance aux interactions de l’individu avec son environnement: « les individus et leurs environnements sont des déterminants réciproques l’un de l’autre".