Depuis cette rentrée, les 114 lycées publics de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise vivent à l’heure de la réforme de la restauration scolaire voulue par la Région. Son objet : mettre en place une tarification plus juste, fondée sur le quotient familial, pour lutter contre la précarité alimentaire. Parallèlement, les cuisines de ces établissements se mobilisent pour offrir une meilleure qualité nutritionnelle et gustative et pour lutter plus efficacement contre le gaspillage alimentaire. Déjà expérimentée dans sept lycées, cette nouvelle tarification concerne donc désormais plus de 57.000 demi-pensionnaires. Elle repose sur 10 tranches, assises sur les revenus des familles, avec un tarif plancher à 1,5 euro et un tarif plafond à 4 euros. À la rentrée prochaine, le dispositif s’etendra à deux départements supplémentaires. En 4 ans, il couvrira toute la région.
Produits locaux
À Pontoise (95), au lycée Camille-Pissarro, la réforme semble bien accueillie. Le fait de payer la cantine au repas et non plus au forfait permet aussi à l’équipe en charge de la restauration de savoir exactement à l’avance le nombre des repas qui seront servis. Ici, la cantine rencontre un franc succès auprès des élèves, notamment grâce à la place accordée aux produits du terroir francilien. « On sent qu’ils cuisinent ! », tranche Elène. Le temps de l’éternel « saucisse-purée » semble bien révolu…
Pour Pascale Hébel, directrice du département Consommation au Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), « le restaurant scolaire est le seul endroit où les pouvoirs publics peuvent influer réellement sur les habitudes alimentaires des jeunes ». Des jeunes qui, selon elle, sont de plus en plus réceptifs au respect de l’environnement, à la provenance des produits, à la question du gaspillage alimentaire. À tel point que cette chercheuse évoque une génération « développement durable ».