PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

IDEOLOGIE

Selon Shils, E. les idéologies se distinguent des autres systèmes de croyances par la position qu’elles occupent par rapport aux critères suivants : le caractère explicite de leur formulation, leur volonté rassemblement autour d’une croyance positive ou normative particulière, leur volonté de distinction par rapport à d’autres systèmes de croyances passés ou contemporains, leur fermeture à l’innovation, le caractère intolérant de leurs prescriptions, le caractère passionnel de leur promulgation, leur exigence d’adhésion, leur association avec des instituions chargées de renforcer et de réaliser les croyances en question, enfin, aucune idéologie n’a jamais regardé la poursuite disciplinée de la vérité comme partie intégrante des ses obligations.

C’est Napoléon qui a conféré au mot « idéologie » son sens moderne. Destutt de Tracy et Volney ayant cherché à contrarier ses ambitions impériales, il les qualifia, sur le ton du mépris, d’idéologues.

A partir de ce moment, la notion d’idéologie désigne des théories aussi abstraites que douteuses qui se prétendent fondées sur la raison ou sur la science et qui visent à dessiner l’ordre social et à orienter l’action politique.

L’histoire du mot montre qu’il a servi à désigner une ambition, celle de penser et de fonder scientifiquement l’ordre social. Le caractère péjoratif que le terme a conservé de Napoléon à Aron en passant par Marx, indique tout ce que cette ambition pouvait avoir d’illusoire, Boudon, 1991,. Diverses acceptions ont été proposées : « religions séculaires » (Aron R..) ; « mythe » (Barthes R. ) ; « doxa » (Bourdieu P.) ; « formation discursive » (Foucault M.) . « dérivations » (Pareto V.) ; « organisations symboliques « (Webver M.) etc.

Dans la langue philosophique, le terme idéologie représente un « système plus ou moins cohérent d’idées, d’opinions ou de dogmes, qu’un groupe social ou un parti présentent comme une exigence de la raison « , P. Foulquié, 1971.

Si l’on définit l’idéologie comme le discours du pouvoir, on ne s’étonnera pas que l’éducation, enjeu de pouvoir, suscite des discours idéologiques. L’idéologie est inévitable dans tout discours pédagogique dans la mesure même où ce langage véhicule nécessairement des projets, des buts, et des valeurs, sources de conflits avec d’autres, O. Reboul, 1980.

A l’occasion de certaines réformes, concernant les IUFM , par exemple, des idéologies scolaires se mobilisent en opposant, par exemple, pédagogie et savoirs, engendrant faux dilemmes et vraies questions. J.C. Forquin, 1993, distingue trois tendances :
 les « refondateurs rationalistes et républicains » , qui conçoivent l’école comme une sorte de sanctuaire où, loin des urgences de la vie pratique, les enseignants éveillent l’esprit des enfants à la rationalité et à l’universalité ;
 les « humanistes littéraires » , que l’on distingue parfois difficilement des précédents, mais qui ont une conception « patrimoniale » de l’école et out particulièrement de l’enseignement secondaire, lieu de transmission de la mémoire et des œuvres du passé, dans un monde qui a tendance à se vouer à l’immédiat et à l’utile ;
 les « ultra-libéraux », qui voient l’enseignement comme un bien semi-privé et les établissements comme des entreprises qui proposeraient leurs produits sur un marché où les familles pourraient choisir en obéissant à la loi de l’offre et de la demande.

Autre exemple, dans le débat qui oppose sur l’ école, la tendance « école républicaine » à la manière de R. Debray versus la tendance « école démocratique » à la manière d’ A. Touraine , (XVIè rencontres de Pétrarque, Montpellier, juillet 2001).

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