In Union des FAmilles Laïques (UFAL) – le 8 janvier 2014 :
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[…] Le site Le Plus, du Nouvel Observateur, publie une contribution d’un certain Jérôme Perronnet, Directeur général des services de Chanteloup-les-Vignes, ancienne commune d’implantation de la crèche Baby-Loup, soutenant que l’affaire « a affaibli la laïcité ». À lire la prose de son DGS, on comprend mieux l’absence de soutien de la commune à la crèche, contrainte aujourd’hui de s’exiler à Conflans-Sainte-Honorine ! Que l’auteur, présenté bien arbitrairement comme « un spécialiste de la laïcité » (depuis quand ?), conclue, faraud, que « la laïcité vaut bien une messe » donne la mesure de ses intentions : une messe d’enterrement ! Et un beau coup de poignard dans le dos de Baby-Loup.
La laïcité selon Perronnet se limiterait strictement à la loi et à la sphère publique : interdit donc d’en faire un libre choix associatif, comme Baby-Loup. Pire, soutient-il, les « idéologues » de la laïcité voudraient interdire la « visibilité des cultes », voire imposer « l’injonction de ne pas croire ». L’islam serait seul visé dans cette « croisade » qui procède du « choc des civilisations ». Seule solution pour lui : le « multiculturalisme de la société ».
On le voit, l’auteur n’hésite ni à assimiler la laïcité à la caricature qu’en fait le Front National, ni à reprendre l’antienne du « multiculturalisme », présenté comme la solution à « l’intégration » dans les rapports récemment remis sur la question au Premier ministre – et dont celui-ci s’est empressé de se démarquer.
Commençons par faire litière de ce dernier argument. Il est consternant que le DGS de Chanteloup-les-Vignes ne connaisse même pas le projet éducatif de Baby-Loup, subventionnée par la commune. Alors, rappelons-le, citant la Cour d’appel de Paris :
« (…) aux termes de ses statuts, l’association Baby Loup a pour objectif “de développer une action orientée vers la petite enfance en milieu défavorisé et d’oeuvrer pour l’insertion sociale et professionnelle des femmes” sans distinction d’opinion politique et confessionnelle » ;
N’est-ce pas exactement « regarder sa pluralité et ses cultures en face », comme le prône notre DGS ? Il serait mieux inspiré de relire ces excellents statuts plutôt que de donner à autrui des leçons d’action sociale aussi pompeuses que démagogiques (« les soutiens de la crèche, tous des privilégiés ! »). Enfonçons le clou, toujours en citant la Cour d’appel de Paris :
« (…) protéger la liberté de pensée, de conscience et de religion à construire pour chaque enfant » (…) « respecter la pluralité des options religieuses des femmes au profit desquelles est mise en oeuvre une insertion sociale et professionnelle aux métiers de la petite enfance, dans un environnement multiconfessionnel » : « ces missions peuvent être accomplies par une entreprise soucieuse d’imposer à son personnel un principe de neutralité pour transcender le multiculturalisme des personnes auxquelles elle s’adresse ; » […]