GOUVERNANCE
Terme du 13ème siècle signifiant : art et manière de gouverner.
Depuis plusieurs années ce mot-valise donne lieu à une abondante littérature. Dans une allocution télévisée, le président de la République, Jacques Chirac évoque « les problèmes de gouvernance » de la société française. Le texte d’orientation de la Conférence des présidents des universités de Paris prône les vertus de l’autonomie que seule permet une « gouvernance » menée par une équipe responsable d’un projet. Le rapport Prost, 2001, évoque un nouveau mode de « gouvernance éducative », quand les directives centrales s’assouplissent, les instructions se font moins autoritaires et laissent ouverte la possibilité d’interprétations locales multiples.
Dès les années trente des économistes s’emparent de la notion, qui apparaît aux Etats-Unis, dans les documents de la Trilatérale, 1973.
Prise de conscience que nous ne formions « qu’une seule terre »,(B.Ward et R.Dubos, 1972), sentiment partagé que nous étions tous solidaires d’un même écosystème global et que celui-ci exigeait l’adoption de modes de régulation collective à l’échelle planétaire. Qu’il est bon de rappeler les bons et beaux engagements !
Le thème est importé, Ã la fin des années 80 dans les sciences politiques anglaises. Au milieu des années 90, le terme arrive en France, par des chercheurs qui travaillaient sur les questions européennes.
A l’aube du III ème millénaire, Henry de Jouvenel, 2001, déclarait : « Nous sommes confrontés à un défi considérable. Il s’agit en fait d’inventer des institutions publiques dignes de ce nom sans être excessivement esclaves du modèle très prise de l’entreprise marchande ». La gouvernance d’entreprise (corporate governance) ne se confond pas avec la recherche des conditions d’une « bonne gouvernance » des institutions publiques, conciliant démocratie et efficacité.