In Communiqué du Se-Unsa après parution rapport HCE :
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Vers l’école du socle commun ...
Voilà un rapport qui parle haut et fort ! Le Haut Conseil de l’Education ne tergiverse pas. Pas de consensus improbable, pas d’entre-deux inopérant : il appelle de ses vœux la création de « l’école du socle commun » en lieu et place du collège actuel, dont on sait que, copié sur le lycée, il est conçu pour 30% d’une classe d’âge alors qu’il en accueille près de 100%.
S’appuyant sur de nombreux rapports et études déjà bien connus, il interpelle sans concession tous les acteurs du système éducatif, les responsables politiques et la société française tout entière.
Le réquisitoire est sévère : « performances des élèves médiocres et en baisse, inégalités de réussite d’origine sociale accrues, malaise enseignant, problèmes de vie scolaire qui se multiplient ». Le HCE pointe des responsabilités : les politiques qui n’ont jamais consacré au collège les investissements suffisants, l’administration centrale qui ne s’est pas mobilisée pour mettre en œuvre le socle commun.
Mais le HCE ne s’en tient pas au constat. Il porte une véritable ambition pour l’école et le collège, car il est convaincu que les jeunes Français peuvent tous acquérir ensemble le bagage indispensable pour « réussir leur scolarité, leur vie personnelle et professionnelle et exercer pleinement leur citoyenneté ».
Loin de proposer la fin du « collège unique », il fait des recommandations pour que celui-ci voie enfin le jour.
C’est ainsi qu’il appelle à la mobilisation de tous les acteurs autour de l’objectif de l’acquisition du socle commun, avec une continuité renforcée entre école et collège.
Fort du constat que les filières différenciées ne sont pas performantes, il propose une organisation fondée sur l’hétérogénéité et la mise en place de regroupements ponctuels selon les besoins. Il ne prône pas une « diversification de l’offre de formation », formule ambiguë utilisée par le président de la république, mais une formation plus diversifiée pour tous, faisant une place plus importante à la culture manuelle et technologique.
Le ministre appréciera sans doute assez peu l’insistance du HCE sur l’indispensable formation pédagogique des enseignants au moment où elle est sacrifiée sur l’autel des économies budgétaires. Il n’appréciera pas non plus la recommandation de consacrer davantage de moyens au collège alors qu’il annonçait la veille que le collège devrait faire les frais, avec le lycée professionnel, des suppressions de postes dans le budget 2011.
Quant aux enseignants, confrontés à des difficultés réelles et pris dans des injonctions contradictoires, le HCE souligne leurs efforts et leur bonne volonté et leur propose une autre approche de leur métier qui prenne mieux en compte les spécificités de leur lieu d’exercice.
Le SE-Unsa est prêt à entrer dans le débat. Celui-ci ne saurait se limiter aux missions et au service des enseignants. Il devra porter sur les contenus de la formation au collège et sur son organisation pour construire « l’école du socle commun ». Il devra inclure la formation des enseignants. Il devra bien sûr se traduire en engagements concrets, sur le plan budgétaire. Débat complexe mais toute « simplification réductrice » nous condamnerait à nouveau à l’échec ! L’ambition d’un collège pensé pour tous n’y survivrait pas…