Faire société ? École Formation Territoires :
Qu’est-ce qu’il nous faut entreprendre pour faire lien social et société ? Dans nos métiers, y compris, bien sûr, ceux de transmission, et dans nos cités où nous vivons, nous avons certainement la volonté de faire société plutôt que la défaire. Pourtant, faire son travail et société dans le même acte, sans cliver ces deux dimensions de toute activité humaine, est une tâche impossible si nous ignorons l’intrication des forces de liaison et de déliaison qui animent individus et groupes.
Qu’est-ce qui fait société ? Qu’est-ce qui permet qu’en chacun de nous se forge le socius, cette part sociale qui est à la fois en nous, entre nous et en dehors de nous, qui nous constitue en tant que sujet individuel, sujet social et comme groupe ?
Ce qui fait société est pour une part dans les évènements passés qui ont été transformés en grands récits puis en mythes enfin retenus par l’Histoire, qui s’en est construite au fur et à mesure de leur transmission. Sur plusieurs générations, ces récits ont formé la trame de nos imaginaires collectifs. Ils nourrissaient un lien social entre les uns et les autres sur un même territoire plus ou moins étendu, sans avoir besoin de liens personnels de chacun avec tous. Ils liaient. C’est ce qu’on dit. Mais liaient-ils, et par quel processus collectif ? Si oui, ces mêmes récits n’ont pas conservé leur efficacité d’ouverture à une culture partagée dans des sociétés fragmentées comme les nôtres. Comment comprendre, comment réorienter vers le sentiment social la tendance au regain de sentiments hostiles, par lesquels l’autre devient vite un être en trop ?
À un autre niveau, ce qui fait société, ce sont les liens concrets de travail, des liens personnels tissés avec ceux l’on connaît, de qui on est connu, grâce à l’expérience partagée, aux pratiques en commun, dans nos organisations, nos structures locales de base.
Ce qui conduit à la question majeure : les formes sociales et techniques actuelles d’organisation du travail de transmission et d’insertion dans la cité sont-elles pensées pour faire société et développer dans le même mouvement liens de groupe et sentiments d’appartenance ? Nous n’en sommes pas convaincus. Toute action humaine entreprise, y compris avec un projet humaniste et qui s’avère réellement productrice et constructrice de lien porte toujours en son sein, et malgré ses auteurs, des conditions propices à son détournement et à son utilisation contre le lien et contre la fécondité des individus et de leurs groupes.
Si tel est bien ce qui se produit, nous devrions inventer des instances d’analyse pour observer et élaborer ce qui advient dans nos organisations et les greffer sur celles-ci afin de consolider ou restaurer le lien quand il est trop attaqué, ou pour le desserrer quand il se fait emprise et empêche l’individu et les liens constructifs de se déployer au bénéfice des individus et de leurs groupes.
Il est des institutions et des lieux plus particulièrement voués, en leur principe, même si ce n’est pas leur seule mission, à la construction du lien social, par exemple : l’École, les structures de Formation tout au long de la vie et d’Insertion et les Territoires où vivent les citoyens. Ces structures et lieux sont-ils toujours conçus avec l’attention nécessaire à la complexité pour faire société et neutraliser suffisamment les processus de déliaison ?
Des chercheurs et des praticiens introduiront nos échanges pour contribuer à repenser les questionnements essentiels ici esquissés.
Depuis plus de trente ans nous pouvons constater l’impuissance successive des gouvernements face à la mécanique économique et ses conséquences les plus catastrophiques.
Faire société, qu’en est-il aujourd’hui pour l’école, la formation et les territoires français ?
Quels sont les liens entre l’éducation scolaire, la formation et les pratiques territoriales ? Quelles sont les transversalités entre les différentes cultures des acteurs sociaux et politiques ?
Les importantes ressources culturelles, éducatives, scientifiques, professionnelles, économiques et territoriales devraient permettre d’intégrer les individus. Personne ne devrait rester en marge de la société contre son choix.
Pourquoi l’autonomie grandissante des individus fragilise-t-elle les plus démunis ?
Globalement notre société aspire au bien être sociale et à la préparation de l’avenir. La grande majorité des individus souhaite une plus grande justice sociale. Alors comment donner un sens à cette fraternité ?
Peut-on construire une vie plus conviviale et solidaire à partir de l’école, la formation et les territoires ?
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A elle seule l’école peut-elle répondre aux besoins de la population d’une manière égalitaire et équitable ?
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Comment peut-elle lutter contre l’exclusion notamment de ceux qui souffrent de ne pas être reconnus ?
— La formation lutte-t-elle efficacement contre les fractures sociales qui soulignent la crise profonde de notre modèle économique ?
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Les territoires sont-ils capables de faire progresser le « vivre ensemble » ?
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Quels rôles les territoires peuvent-ils jouer pour une plus grande cohésion sociale ?