Présentation de l’éditeur
Depuis les années 1970, l’institution scolaire est l’objet d’une double critique, concernant les inégalités qu’elle reproduit et sa « distance? »? avec le monde du travail. « Nouvelle?? » recette politique censée répondre simultanément à ces deux enjeux, les stages en entreprise sont promus par les pouvoirs publics depuis cette époque. Derrière les discours mythologiques sur l’entreprise-formatrice, l’organisation concrète de cette relation entre l’école et l’entreprise est plus complexe et problématique. Loin de régler les questions d’inégalités, les stages sont l’un des lieux où les processus de discrimination se déploient, engageant directement la responsabilité des agents scolaires, en principe chargés d’assurer la légalité et la pertinence pédagogique de ce cadre de formation. Comment l’institution scolaire appréhende-t-elle ce problème?? Comment les établissements s’organisent-ils face à ces enjeux?? Quelles sont les pratiques des enseignants à l’égard des discriminations en stage?? Et comment les élèves vivent-ils ces expériences de discrimination scolaire?? Fruit d’une recherche au long cours, construite dans une perspective de sociologie publique avec les professionnels au sein de l’institution scolaire, cet ouvrage aborde pour la première fois ces questions. À travers une analyse des rapports de pouvoir entre l’école et l’entreprise autour des stages, il montre comment les discriminations prennent place – et parfois prennent sens ?– dans les rapports scolaires. Il montre aussi comment l’école contribue à produire les discriminations en stage tout en les niant, ce qui rend compliquée la régulation de ces phénomènes. Phénomènes qui affectent les trajectoires des élèves concernés et minent leur confiance envers l’école publique.
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