in blog de Evelyne CHARMIEUX :
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Il ne s’agit pas d’ « égaliser les chances » dans une école élitiste, comme si les derniers pouvaient, dans une compétition individuelle, gagner, tous ensemble, quelques rangs et laisser en queue de course un vide définitif que personne ne viendrait remplir.
Il s’agit de réaliser la mission que Jules Ferry avait confié à l’école publique et dont les pauvres, éternels perdants, manquent cruellement : partager les savoirs en donnant à manger à tous et non aux « méritants ».
Il me semble que ce qui est dit là est capital, et que ces propos éclairent fortement le vide vertigineux des propos officiels sur la question.
Prétendre "égaliser les chances", c’est affirmer que l’inégalité observée ici correspondrait à un déficit, une infériorité, qu’il s’agirait de compenser, par des "rajouts", des "suppléments", du "soutien".
Erreur sur toute la ligne.
A l’école, disait Coluche, il y en a qui sont moins égaux que d’autres et Grand Corps Malade répond quelque vingt-cinq ans plus tard : "En France, l’enseignement va mal car il rend pas les gens égaux".
Contrairement à ce qu’on entend partout, si certains enfants échouent à l’école, cela ne vient pas d’un handicap social, lié à leur environnement familial, cela vient essentiellement du fonctionnement de l’école…
Attention ! Qu’on lise bien ce qui est écrit. Il n’est nullement dit que ce soit la faute des enseignants. Les enseignants ne font que ce qu’on leur a appris à faire.
La vraie responsabilité revient à ce qu’on leur a appris à faire.
Problème de formation, problème de conception de cette formation, problème de conception du fonctionnement de l’école.
Problème aussi des objectifs qui lui sont assignés, ou plutôt de l’à-peu-près de leur formulation.