PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Les Cahiers Pédagogiques – le 6 juin 2013 :

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Le 1er juin s’est tenue au CNAM à Paris la journée annuelle de l’Observatoire des zones prioritaires, avec des débats riches et stimulants en ces temps de « refondation » réelle ou espérée, mais où beaucoup s’interrogent sur l’avenir des zones prioritaires. Il est vrai que c’est ainsi depuis trente ans qu’existent les ZEP !

Un nombre important de participants (près d’une centaine) et une tonalité plutôt dynamique. Les acteurs ont envie d’y croire et de faire en sorte, pour reprendre le titre de la journée, que « enseigner, éduquer, faire réussir en éducation prioritaire » ne soit pas mission impossible.

 

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On aura noté l’intéressant échange dans la première table ronde « priorité à la pédagogie » entre l’inspectrice générale (et militante) Anne Armand et Jacques Bernardin du GFEN autour de la question : « y a-t-il nécessité de s’adapter au public quand on est en éducation prioritaire ? ». Non, répond le second, tandis que la première considère que dire cela, c’est faire fi des réalités. Oui, affirme-t-elle, il faut savoir passer par Harry Potter pour en arriver aux classiques, il faut trouver des chemins de traverse et pratiquer le détour pour des élèves souvent si éloignés de la culture scolaire…

 

 

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Autre question en débat dans une table ronde sur « les nouvelles professionnaiités » : les professeurs référents, préfets des études, coordonnateurs, etc., s’agit-il de « nouveaux métiers » ?

 

Surtout pas affirme Patrick Picard pour qui il s’agit de « missions professionnelles » qui posent la question de la redéfinition du métier d’enseignant, face à des tâches nouvelles, qui vont au-delà de l’éducation prioritaire, laboratoire du changement.

Les territoires n’ont pas été oubliés, avec des témoignages concrets de responsables, dont le maire de Clichy sous bois, une des communes les plus pauvres de France.

 

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Marc Bablet et Marc douaire

Nous avons demandé à Marc Douaire, président de l’OZP, de nous faire le bilan de cette journée et surtout quelles perspectives peuvent se dessiner pour l’éducation prioritaire

 

 



Qu’est-ce qui ressort de cette journée nationale comme idées-force et qui peut-être peuvent donner de l’optimisme et de l’énergie ? Quelles sont les questions vives qui doivent continuer à être débattues ?

Après des années marquées par la volonté politique d’abandonner l’éducation prioritaire, la décision ministérielle de relancer celle-ci constitue un signal important pour l’ensemble des acteurs. A l’occasion de cette journée, nul discours de déploration mais une même volonté exprimée par tous, sous des modes et dans des exercices professionnels différents, de placer leur action en Education prioritaire sous la double exigence de la cohérence et de la continuité. Plus de trente ans après le lancement des ZEP, nombre de projets engagés reposent toujours sur les deux piliers d’origine : l’inter-degrés école/collège et le partenariat local. Par ailleurs, l’histoire de l’Education prioritaire a fait apparaître des nouvelles professionnalités : coordonnateurs de réseau, enseignants référents, préfets des études. Ces nouvelles professionnalités, en dépit des aléas des pilotages, diffusent dans l’ensemble de l’institution scolaire et préfigurent la nécessaire évolution du métier enseignant.

Que retenez-vous de l’intervention de Marc Bablet, qui représentait le ministère ?



Tout d’abord, l’OZP remercie le ministère de sa présence à notre journée et Marc Bablet d’avoir bien voulu se prêter à l’exercice.

Ce qui a été annoncé n’est pas mineur : il s’agit « d’inscrire la réflexion d’aujourd’hui dans le cadre de la réflexion d’hier. ». Il y aura une relance de l’Education prioritaire car il y a besoin d’Education prioritaire.

Le ministère veut rechercher une meilleure efficacité et procède actuellement dans le cadre de la Modernisation de l’action publique à l’évaluation de l’Education prioritaire. L’annonce de l’organisation d’assises académiques d’ici les vacances de Toussaint doit constituer un moment de mobilisation important des acteurs. Les décisions ministérielles n’interviendront que pour les rentrées 2014 et 2015.



Qu’attendez-vous de ces futures Assises, et au-delà, de la politique ministérielle ? Et quel rôle compte jouer l’OZP ?

Nous ne partons pas de rien. Le groupe de travail qui s’est longuement réuni pendant la concertation nationale a mis en évidence un certain nombre de points de consensus : maintien de la labellisation, exigence d’un pilotage national ministériel et interministériel, fin de l’empilement des dispositifs (Education nationale-Politique de la Ville), mise en oeuvre d’une évaluation précise et transparente de la politique engagée, affirmation du caractère territorial de la politique de l’Education prioritaire, primauté du réseau école /collège, nécessité de renforcer l’accompagnement et la formation continue des équipes, reconnaissance des nouvelles professionnalités, exigence de prise en compte de l’évolution du métier enseignant. La synthèse présentée par Nathalie Mons n’a pas tenu compte de ce travail et a tourné le dos à ses préconisations. Ne répétons pas ce déni d’exercice démocratique à l’occasion de la tenue des Assises.

Ni excès de prudence, ni précipitation il faut désormais choisir et agir. Les principaux éléments d’évaluation de la politique d’Education prioritaire sont désormais bien connus. Nul besoin de repousser encore les échéances, il faut aujourd’hui, dès aujourd’hui que le Premier ministre et le ministre de l’Education nationale fassent preuve de volonté politique. L’OZP ne cessera de rappeler ces exigences qui sont portées par beaucoup d’acteurs de l’Education prioritaire.

Propos recueillis par Jean-Michel Zakhartchouk

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