Introduction
Le Premier ministre a demandé à tous les acteurs de la politique de la ville d’engager, sous l’égide des préfets, l’élaboration des nouveaux contrats de ville. La circulaire du 30 juillet 2014 en fixe les principales orientations.
La présente instruction présente, dans ce cadre, les enjeux qui doivent guider vos travaux dans le champ de l’éducation, au premier rang desquels la nécessaire articulation de l’ensemble des stratégies et actions menées par les acteurs publics et associatifs en faveur de la réussite scolaire et éducative des élèves des quartiers.
Les écarts de réussite scolaire entre les élèves résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et le reste du pays constituent un défi majeur pour la société française et la cohésion sociale.
A toutes les étapes du parcours scolaire les écarts sont considérables selon que les enfants résident ou non en zone urbaine sensible (ZUS) et qu’ils soient ou non élèves dans une école ou un collège de l’éducation prioritaire :
– à l’entrée en 6ème : 21,8% des élèves de ZUS ont un retard d’un an ou plus à l’entrée en 6ème, contre 12,3% hors ZUS ;
– à la fin du collège : un écart de plus de 10 points sépare le taux de réussite au brevet selon que les collèges comptent une forte proportion d’élève en ZUS ou pas (73% contre 85%) ;
– en fin de seconde : 55% des élèves de ZUS s’orientent vers la voie professionnelle, contre 30% hors ZUS.
Pour répondre à ces inégalités, la loi de d’orientation et de programmation pour la refondation pour l’école de la République s’est donnée pour objectif de réduire à moins de 10% les écarts de réussite scolaire entre les écoles et établissements en éducation prioritaire et les autres. Il s’agit aussi de prévenir significativement le décrochage scolaire en développant les actions qui permettront de réduire les sorties sans qualification et de ramener vers la formation initiale les jeunes ayant quitté prématurément le système éducatif.
L’éducation est aussi la première priorité de la politique de la ville en termes d’engagement financier depuis plusieurs années : le programme de réussite éducative (PRE) a, en particulier, permis de développer un accompagnement individualisé au bénéfice des enfants, de diversifier les modes d’implication des parents et de mieux structurer le partenariat institutionnel au niveau local.
La mise en oeuvre de la refondation de l’éducation prioritaire et celle de la réforme de la politique de la ville répondent à la même volonté de lutter contre les inégalités territoriales et sociales et s’inscrivent dans le même calendrier : c’est une chance et une occasion qu’il ne faut pas rater.
Tous les acteurs appellent une meilleure articulation des actions menées ou soutenues par les différents ministères, en lien avec les collectivités territoriales et les acteurs associatifs. Cette articulation est aussi le gage d’une efficacité et d’une lisibilité de nos interventions pour tous les acteurs de l’action éducative et pour les parents d’élèves.
La convention du 7 octobre 2013 signée par les ministres de l’éducation nationale et de la ville a constitué un premier pas dans ce sens. L’élaboration des contrats de ville et la constitution des nouveaux réseaux d’éducation prioritaires constituent maintenant une étape cruciale qui engage l’action publique pour les années à venir. Ils appellent un travail en étroite collaboration de nos services et, plus généralement avec l’ensemble des acteurs locaux.
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