PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Une cinquantaine de personnes a assisté hier au dernier Samedi de l’éducation, à la mairie de Belfort. La contribution de l’intervenant, Jean Roucou, a cependant suscité quelque débat.

Rien n’est donc réglé entre les écoles des villes et les écoles des champs, en témoigne le débat qui a suivi l’intervention, hier matin à la mairie de Belfort, de Jean Roucou, président de Prisme, pour Promotion des initiatives sociales en milieux éducatifs.
Cet ancien inspecteur de l’Éducation nationale, élu local et responsable associatif, a longuement évoqué ce virage qu’est en train de fournir la loi sur la refondation de l’école, qui lie plus étroitement l’Éducation nationale aux collectivités : « Nous en sommes au stade où l’on veut être coauteur de territoire, où le Pôle éducation a remplacé le service Affaires scolaires ». La Ville de Belfort s’est évidemment engagée dans ce processus pour la rentrée prochaine, sinon, l’intervention de’ Jean Roucou n’aurait pas été organisée.

Il y a une égalité du droit mais pas des territoires

Désormais, on devrait donc penser « continuité éducative au lieu de continuité scolaire : on revient, avec nos écoles, vers la maison du savoir. Il faut les transformer en prenant aussi en compte le développement technologique. Nous devons nous placer dans le postulat de la co-construction dynamique et la responsabilité partagée ».

Jean Roucou est convaincu que « nous sommes en train d’avoir une nouvelle dynamique en terme de société, en modifiant les rapports sociaux mais aussi en coordonnant les dispositifs ». Mais la problématique de la loi qui cadre tout en permettant de construire, à l’intérieur, ses propres règles, n’a pas plu à tout le monde. À l’issue de l’exposé, quelques voix se sont élevées, notamment sur le fait que «ce qu’on peut faire à Belfort, on ne peut pas le faire dans les villages, expliquait un délégué départemental de l’Éducation nationale. Il y a une égalité du droit mais pas des territoires». Daniel Feur-tey, maire de Danjoutin, qui s’engagera aussi dans la nouvelle semaine scolaire à la rentrée, a indiqué: « Je suis de ceux qui pensent qu’il faut avancer en réfléchissant, mais dans un cadre. Or, la refondation de l’école ne peut faire abstraction de ce monde hyperléga-liste qui va être un vrai frein à cette réforme ». Sophie, enseignante dans un Regroupement pédagogique intercommunal (RPI), évoque, « le coût du transport, le manque de salies pour le périscolai-re, trouver des animateurs formés, mutualiser les salles de classe, faire un investissement numérique ».

Etienne Butzbach, maire de Belfort, recadre le débat : « Nous ne voulons pas municipaliser l’éducation. J’en ai assez d’entendre que la ville-centre a les moyens. Non, on s’est donné les moyens. Quand je vois comment certains de mes collègues préfèrent investir sur de très beaux carrefours ! » Le maire redit qu’il est « solidaire des petites communes.
Mais j’ai, à Belfort, 5000 chômeurs. Je veux bien qu’on parle d’égalité, mais alors, qu’on mette tout sur la table ».
Dans la salle, quelques parents et enseignants restent interloqués : ils pensaient assister à une réunion plus technique sur les rythmes de septembre. Ils n’en savent pas beaucoup plus.

Conférence sur la maternelle

Dans le cadre de son Projet éducatif global, la Ville de Belfort a pris l’habitude de proposer chaque année une conférence de printemps. L’année dernière, Serge Tisseron, spécialiste de l’impact des écrans sur les enfants et adolescents avait apporté sa contribution à l’éducation numérique, jeudi 13 juin, à 20 h, dans la salle d’honneur de la mairie, c’est Viviane Bouysse, inspectrice générale de l’Éducation nationale, qui viendra parler de « La maternelle : une école à part entière ». L’entrée est libre à tout public.

 

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