L’Athénée royal de Chênée, l’Institut provincial d’Enseignement agronomique de La Reid, l’Institut Notre-Dame de Bertrix… Les noms des 200 nouvelles écoles primaires et secondaires qui rejoignent le plan « École numérique » sont désormais connus. Le 3e appel à projets a désigné ses lauréats parmi plus de 470 candidatures. Au total, 300 expériences pilotes seront menées (on comptait déjà une centaine de projets financés entre 2011 et 2013), avec des enseignants et des élèves qui expérimenteront diverses technologies de l’information et de la communication au service de l’éducation (TICE) : ordinateurs portables, tableaux numériques interactifs, tablettes, caméras et appareils photo numériques, etc.
Technologie et pédagogie
Initié en 2011 par le Ministre Jean-Claude Marcourt, en charge des nouvelles technologies à la Région wallonne, « École numérique » avait pour ambition de prendre la relève des plans « Cyberclasses » et « Cyberécoles »… restés dans les mémoires comme ayant été des échecs cuisants.
Doté d’un budget de 3,2 millions d’euros, ce 3e volet verra les établissements sélectionnés être équipés en matériel informatique durant le 1er semestre 2015.
« Dans le cadre de cet appel, un accent particulier a été mis sur les projets proposés par les écoles primaires de l’enseignement ordinaire et spécialisé qui représentent 58 % des projets retenus. La volonté est de stimuler, dès le plus jeune âge, une utilisation créative et responsable des TIC. Outre le primaire, ont également été sélectionnés des écoles de l’enseignement maternel et secondaire (ordinaire et spécialisé) ainsi que des établissements de l’enseignement de promotion sociale et de l’enseignement supérieur (catégorie pédagogique). »
Développer les partenariats entre les écoles
Les projets retenus pourront être portés par une personne-ressource au sein de l’école. Du 1er janvier 2015 au 30 juin 2016, la Fédération Wallonie-Bruxelles accordera en effet 4 périodes par semaine à ces établissements. Déjà lauréat en 2011, Luc Viatour, professeur de mathématiques à l’Institut Saint-Joseph de Ciney, pilotera un projet de mathématiques et français inversés sur des tablettes interactives, en partenariat avec l’Athénée royal d’Ans et deux hautes écoles : les Rivageois à Liège et l’école normale de Champion (Henallux). « L’idée, c’est de croiser les expériences. A Ciney, nous travaillons les maths inversées, avec le Collège de la Providence de Champion. A Alleur, c’est le français. Il y a aura des rencontres et des échanges entre les professeurs de nos écoles. »
Les tablettes sont vraiment utilisées… d’abord en 3e année… puis dans toutes les classes de l’école. Tous les cours sont concernés désormais. On a commencé par les maths, puisque je suis professeur de maths… mais on les utilise aussi en français pour travailler la quatrième de couverture, en langues, pour les compréhensions à l’audition. Les élèves sont motivés. Cela dope leur attention et donc aussi leurs performances. Les élèves travaillent en toute autonomie, en respectant leur rythme propre. Les plus forts pourront suivre des exercices de dépassement pendant que le professeur gagnera du temps à consacrer aux enfants qui ont des difficultés et ont besoin d’un soutien plus individualisé.
Sans oublier les élèves à besoins plus spécifiques, comme les enfants dyslexiques… qui peuvent manipuler la tablette en jouant sur la taille des caractères ou les couleurs. En tant que coordinateur, Luc Viatour donnera également des formations dans les écoles et hautes écoles, rencontrera de futurs enseignants et assurera un feedback de l’expérience auprès de l’inspection. Ce travail est essentiel en vue d’essaimer les bonnes pratiques. Les quatre heures disponibles ne seront pas un luxe.
Jean-Claude Marcourt et Joëlle Milquet, la Ministre de l’Enseignement obligatoire, ont souhaité rappeler que l’originalité de ce programme réside bien dans le projet pédagogique qui est développé autour de l’utilisation des nouvelles technologies. Tous les deux soulignent également que l’un des objectifs fondamentaux du Plan « École numérique » est d’intensifier la lutte contre la fracture numérique. « Rappelons également que l’école numérique est l’une des priorités majeures du Pacte d’excellence. »